1939-1945 : BIOGRAPHIE de la famille LE GUENNEC, une famille de résistants morts pour la France

Sur le monument au morts de LE PALAIS une plaque commémorative rend hommage à trois membres de la famille LE GUENNEC déclarés morts pour La France le 17/02/1947, Héléna le GUENNEC et deux de ses enfants, Henri et Jacques résistants morts dans les camps de concentration ou pendant le transfert.

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La famille LE GUENNEC est composée de 7 membres.

Ange Pierre Marie LE GUENNEC, militaire de carrière est né à BIGNAN le 1er octobre 1888. Il épouse  le 20 mai 1919,  Héléna Alexandrine Joséphine GRANGER, née le 18 août 1897 à Pavillon en Le Palais, fille de Paul GRANGER et de Amélie Marie Julie.CARO,

Ils ont 5 enfants, Henri né en le 27 janvier 1921 à Wiesbaden en Allemagne où son père était en garnison, Pierre né le 08 mars 1922, Monique née en 1921, Jacques né le 12 janvier 1925 à Lorient, Michel né en 1936.

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Les faits de résistance

Alors que le père Ange LE GUENNEC, lieutenant-colonel, prisonnier de guerre est interné en Allemagne, 4 membres de la famille sont engagés dans la résistance en Finistère et appartiennent au réseau VENGEANCE :

  • Héléna la maman s’occupe du ravitaillement et de la logistique,
  • Henri le frère ainé, militaire,capitaine, alias « MARC » commandant responsable quimpérois et départemental,
  • Pierre, alias « GILDAS »,  agent de liaison, absent le jour de l’arrestation,
  • Jacques, militaire, sous-lieutenant, alias « YVES » chargé des questions maritimes ,

Le 20 janvier 1944 à midi, la Gestapo surgit au 32, rue de Kerlérec, à Quimper. Héléna Le Guennec et quatre de ses cinq enfants, Henri, Jacques, Monique et Michel sont présents. Ils abritent trois aviateurs, deux Français et un Américain, prêts à partir pour l’Angleterre pour continuer le combat. Tous sont conduits au siège de la Gestapo, situé au 15 rue Laënnec. Ils seront ensuite transférés à la prison de Rennes.

Héléna est déportée de Rennes vers Belfort le 2 Août 1944 puis fait partie du convoi du 1er septembre 1944 au départ de Belfort (90) à destination de Ravensbrück. Elle décède le 28 février 1945 à Ravensbrück matricule 62907 (ministère des anciens combattant, bureau de l’état civil « DÉPORTÉS » dossier N° 23890).

Henri  fait partie du convoi du 28 juillet 1944 au départ de Compiègne à destination de Neuengamme, il y décède le 1er novembre 1944 (ministère des anciens combattants, bureau de l’état civil « DEPORTES » dossier n° 24207).

Jacques fait partie du convoi du 2 juillet 1944 au départ de Compiègne à destination de Dachaü, il décède le 5 juillet 1944 à Chalons sur Marne étouffé dans le train (document du ministère des anciens combattants, bureau de l’état civil « DEPORTES » dossier N° 288-34).

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Tous trois sont déclarés Morts pour le France le 17/02/1947, porté sur l’acte de décès (source JORF n° 142 du 21 juin 1994). Ils se verront attribués la médaille de la résistance ainsi que leur fils et frère Pierre

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Récit particulier 

Ce récit est extrait d’un article du journal Ouest France publié le 11/02/2014

Le 20 janvier 1944 à midi, la Gestapo surgit au 32, rue de Kerlérec, à Quimper. Héléna Le Guennec et quatre de ses cinq enfants, Henri, Jacques, Monique et Michel sont présents. Ils abritent trois aviateurs, deux Français et un Américain, prêts à partir pour l’Angleterre pour continuer le combat. Tous sont conduits au siège de la Gestapo, situé au 15 rue Laënnec.

L’ancien résistant Jean Le Bloc’h, 90 ans, a bien connu la famille Le Guennec. Il rencontre Henri, l’aîné, au lycée Saint-Louis, en 1942 à Paris. « On préparait Saint-Cyr en même temps. Il était de Quimper, alors je le connaissais de nom ». À son retour en juin 1943, les deux Quimpérois entrent dans la Résistance « On a été contacté par Jean Jaouen, qui lançait le réseau Turma Vengeance dans le Finistère. Il nous a dit: on a besoin de vous ici ». La mère et trois de ses quatre fils s’engagent rapidement dans le réseau. Henri Le Guennec (alias Marc à Vengeance), devient responsable départemental du réseau. Son frère Pierre (alias Gildas) est agent de liaison. Il n’est pas présent le jour de l’arrestation. L’autre frère, Jacques (alias Yves), est chargé des questions maritimes. . La mère s’occupe du ravitaillement et de la logistique. Ange, le chef de famille, est absent : prisonnier de guerre, il est interné en Allemagne.

« Je suis parti à 11 h, ils se sont fait arrêter à midi »

Jean Le Bloc’h est lui aussi membre de Turma Vengeance. Il est agent de liaison entre Douarnenez, Audierne et Quimper, où il a l’habitude de rencontrer les Le Guennec. « Le matin (du 20 janvier 1944 Ndlr), j’étais chez eux pour récupérer des documents » précise Jean Le Bloc’h. Le résistant dissimule les papiers dans le guidon de sa bicyclette et part rejoindre sa troupe scout, dont il est le chef, devant l’église Sainte-Thérèse. Là-bas, sa mère et une de ses soeurs le préviennent que les Le Guennec ont été arrêtés.« Je suis parti à 11h, ils se sont fait arrêter à midi » se souvient avec émotion Jean Le Bloc’h. Henri est envoyé en Allemagne, où il meurt le 1er novembre 1944. Jacques meurt étouffé dans le train qui le conduit à Dachau, le 5 juillet 1944. Héléna, la mère, meurt malade à Ravensbrück en février 1945. Compte tenu de leur jeune âge, Michel, 8 ans, est relâché au bout de cinq jours, et Monique, 16 ans, en mai 1944.

70 ans après, Jean Le Bloc’h se pose toujours des questions. « On a jamais pu savoir qui a prévenu la Gestapo. C’est encore le mystère aujourd’hui ».

Information particulière

Henri LE GUENNEC a préparé le concours de Saint Cyr en 1942 au lycée saint Louis à Paris ainsi qu’au prytanée militaire de La Flèche. Son nom et son prénom sont inscrits sur une plaque commémorative au prytanée militaire de La Flèche (passage Descartes).

« Hommage du prytanée aux brutions qui ont vécu les tortures, l’enfer des transferts et de l’univers concentrationnaire des Nazis… »

 

Une plaque sur une tombe familiale dans le cimetière de Le Palais porte leurs noms et rappelle la mort en déportation.

SEPULTURES LE GUENNEC troisleguennec

 

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