L’hommage aux morts pour la France (MPLF) en Indochine s’est déroulée ce 8 juin à Lauzach devant le mémorial dédié aux bretons MLPF en Indochine et Corée.
Le mémorial de Lauzach avec ce lien: mémorial
La cérémonie a été également marquée par l’évocation du l’engagement du Bataillon de Corée (1950 – 1953). il y a 80 ans. Le bataillon français de l’ONU (BF/ONU) fut un bataillon d’infanterie formé de militaires volontaires de l’armée française et de l’Union française issus de toutes les armes et des réserves qui intervint pendant la guerre de Corée (1950-1953)
La cérémonie était présidée par monsieur Pascal Bolot, préfet du Morbihan, en présence de monsieur Patrice LE Penhuizic, maire de Lauzach, de représentants du conseil régional et départemental, de madame Anne Geslin, directrice départementale de l’ONAC-VG, du général (2s) François LOEILLET , directeur général du Souvenir Français 56.
Après la messe à 9h30, c’est à 11h que le cérémonie a débuté devant le mémorial en présence d’une quarantaine de drapeaux et fanion.
Message de Madame Patricia Miralles
secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
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De 1940 à 1954, deux conflits successifs ont engagé la France en Indochine. Celui provoqué par l’agression du Japon, pays allié de l’Allemagne nazie, puis la guerre d’Indochine qui a marqué la fin d’un siècle de présence française en Extrême-Orient. Durant les quatorze années de ces deux conflits, près de 100 000 militaires de l’Union française sont tombés en Indochine.
Le courage des soldats morts pour la France en Indochine doit susciter notre admiration et notre gratitude. En ce 8 juin, nous leur rendons hommage. La permanence de la reconnaissance de la Nation doit être notre boussole.
Il y eut d’abord les militaires français stationnés en Indochine qui s’opposèrent, à un contre cinq, à l’agression japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. Plus de 2 500 d’entre eux périrent lors du dernier coup de force, d’une rare violence, lancé par Tokyo le 9 mars 1945.
La guerre contre les puissances de l’Axe à peine achevée, d’autres soldats français embarquaient vers Hanoï, pour un autre combat qui annonçait une nouvelle ère de notre Histoire, entre guerre froide et décolonisation. Parmi eux, des tirailleurs africains et d’Afrique du Nord, renforcés par des supplétifs vietnamiens, cambodgiens et laotiens. Tous se battaient sous les couleurs de la France.
Le jeune caporal-chef Pierre Schoendorffer, parachuté à l’âge de 26 ans dans la cuvette de Diên Biên Phu, a mieux que quiconque raconté dans ses livres et dans ses films qui étaient ces soldats qui combattaient pour la France : « Je vous parle des hommes… Je pourrais vous donner la liste. De toutes les origines, de tous les rangs de l’armée. Il y en a je ne sais même pas leur nom. Je ne les ai vus qu’une fois. Je sens encore… leurs doigts sur mon cœur. Un seul type bien, vraiment bien, et ça change tout. Un seul ! Là-haut il y en avait plein ! ».
Tous furent frères d’arme. Ils méritent que nous nous souvenions de leur bravoure, de leur sens du devoir et de leur sacrifice. Tous ceux qui tombèrent au combat dans la jungle, la boue des rizières et la chaleur humide des collines, en affrontant un ennemi souvent invisible. Tous ceux aussi qui, internés par le Viet Minh dans des conditions effroyables, succombèrent à la faim, à la maladie et à l’épuisement. 40 000 soldats de l’armée française furent faits prisonniers. 10 000 à peine survécurent à l’enfer des camps.
La déflagration de mai 1940, la douleur de l’Occupation et des crimes qui ont été commis dans notre pays puis l’euphorie de la Libération ont jeté comme un voile d’oubli sur la première guerre en Indochine et sur l’engagement de ces hommes.
Menée loin de la métropole par des militaires engagés, sans recours aux appelés, la seconde guerre d’Indochine se déroula dans l’indifférence, l’incompréhension ou l’hostilité d’une partie de l’opinion publique.
Pourtant, elles ne peuvent être des guerres oubliées. Ceux qui sont tombés pour la France en Indochine ont le droit que la Nation se souvienne d’eux, sans que le temps ni la distance qui nous séparent de leur sacrifice n’entament l’hommage que nous leur rendons.
Vive la République !
Vive la France !
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Un peu d’Histoire…
À l’issue de la capitulation du Japon, le 2 septembre 1945, le Viêt-minh, mouvement indépendantiste dirigé par le communiste Hô Chi Minh, proclame l’indépendance du Vietnam. Après avoir tenté de négocier, la France choisit de reconquérir militairement l’Indochine et y envoie le corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient (CEFEO).
Le Viêt-minh mène des opérations de guérilla contre la présence française. Après la proclamation de la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949, il reçoit de la part de la Chine communiste un important soutien logistique qui lui permet d’armer un corps de bataille de plusieurs milliers d’hommes. Le général Giap, commandant de l’armée du Viêt-minh, passe alors à l’offensive. Au cours du mois d’octobre 1950, il chasse les Français des abords de la frontière chinoise. Un temps arrêté, il se lance, au printemps 1952, à l’assaut du Laos. La défaite de Dien Bien Phu, le 8 mai 1954, amorce le désengagement français d’Indochine.
La conférence internationale de Genève qui se déroule au cours du printemps et de l’été 1954 met fin à la guerre d’Indochine. Les pertes militaires françaises sont lourdes : plus de 47 000 soldats métropolitains, légionnaires et africains ont été tués ainsi que 28 000 autochtones combattant dans le CEFEO et 17 000 dans les armées des États associés de l’Indochine. Pour sa part, les pertes du Viêt-minh sont évaluées à près de 500 000.
Le 8 juin est institué Journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Indochine par le décret n° 2005-547 du 26 mai 2005.
Un mémorial dédié aux morts pour la France en Indochine a été inauguré à Fréjus en 1993. Il abrite près de 24 000 sépultures de militaires et de civils morts en Indochine.
Source ministère des armées, secrétariat pour l’administration
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