Le monument rend hommage aux 59 résistants (FFI et FTP) fusillés dans le fort
dont Maxime TUFFIGO de Saint Pierre Quiberon.
Le monument a été inauguré le 11 juillet 1948 devant le Fort de Penthièvre. Conçu par Raymond Cornon, architecte des monuments historiques, il a été érigé par l’entrepreneur P. Le Corre. Il est constitué d’un obélisque en pierres de granit taillées par le carrier A. Bertrand, surmonté d’une Croix de Lorraine. 3 plaques sont apposées sur le socle, sur deux d’entre elles sont gravés les noms et communes d’origine par ordre alphabétique.
![]() Le monument à l’entrée du fort |
![]() Vu d’ensemble du monument |
![]() Plaque au pied du monument face l’entrée« Aux martyrs du fort de PenthièvreLes Français reconnaissantsRésistance de 1944″ |
![]() Les noms et communes |
Les noms et communes |
![]() Plaque particulière apposée au pied du monument« À la mémoire
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Source : http://www.lesamisdelaresistance56.com / https://fusilles-40-44.maitron.fr
Petit historique
Intégré au dispositif du Mur de l’Atlantique, ce fort se trouvait dans le périmètre de la Poche de Lorient (Morbihan) tenue par la Wehrmacht jusqu’au 7 mai 1945, date de la signature de la capitulation de l’Allemagne nazie à Reims (Marne) et de la reddition à Étel (Morbihan) des troupes allemandes qui tenaient la Poche de Lorient. Le Fort Penthièvre a servi jusqu’à cette date de lieu de détention et d’exécution. Soixante-dix patriotes y ont été fusillés après condamnation à mort ou exécutés sans jugement.
Jusqu’en avril 1944, le Fort Penthièvre a été utilisé comme prison où étaient incarcérés des soldats de la Wehrmacht frappés de sanctions disciplinaires. Le 27 avril 1944, dans le cadre de la « lutte contre les terroristes », le général Fahrmbacher qui commandait le XXVe Corps d’Armée en Bretagne, donna l’ordre d’« installer des centres de rassemblement » dans la citadelle de Brest dans le Finistère, dans la citadelle de Port-Louis et au Fort Penthièvre dans le Morbihan,
Le 11 juillet 1944, devant l’avance des troupes américaines, le chef de la Gestapo de Vannes (Morbihan) donna l’ordre au colonel Reese, officier de la Wehrmacht, d’exécuter 52 détenus de la prison surpeuplée de Vannes (56), située place Nazareth. Le major Esser, chef de bataillon de la défense côtière, chargé d’exécuter cet ordre, fit transférer cinquante détenus — pour la plupart résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) —, de la prison de Vannes jusqu’au Fort Penthièvre, où ils ont été exécutés le 12 ou le 13 juillet 1944 selon les sources. Les détenus de la prison de Vannes, parmi lesquels se trouvaient vingt-cinq résistants de Locminé, ont été emmenés deux par deux devant les pelotons d’exécution composés de SS géorgiens placés sous le commandement du lieutenant Wassilenko.
Les corps des résistants exécutés sans jugement, dont certains agonisaient encore, furent jetés dans une galerie souterraine d’une trentaine de mètres creusée à cet effet à partir d’un tunnel préexistant de quelques mètres. Cette galerie fut ensuite refermée par trois murs distants de trois mètres les uns des autres et séparés par de la terre.
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L’entrée de la galerie ou furent fusillés les résistants , la plaque commémorative et les panneaux d’information
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La croix érigée au fond de la galerie souterraine transformée en crypte
Le 16 mai 1945, neuf jours après la reddition de la Poche de Lorient, cinquante cadavres en état de décomposition avancée furent exhumés par des prisonniers de guerre allemands en présence du docteur Dorso, médecin légiste, et du médecin capitaine Wolfrom. Les corps étaient entassés les mains liées par des fils de fer dans le dos ou sur la tête. Au moment de la découverte des corps, on rele?vera sur les murs des inscriptions « Vive de Gaulle » et des croix de Lorraine entoure?es de « V », ce qui peut laisser craindre que tous n’e?taient pas morts lors de la fermeture du tunnel… Le 5 juin 1946, les vingt-cinq corps des résistants de Locminé fusillés au Fort Penthièvre ont été ramenés dans leur commune, où se sont déroulées des obsèques solennelles au cours d’une messe en plein air qui a rassemblé près de 8 000 personnes.
Le 9 juillet 1957, dix nouveaux corps ont été découverts qui n’ont pu être identifiés, une plaque au pied du monument honore leur mémoire.
La liste des noms inscrits sur le monument
BRULÉ Jean
Plumelec |
DUROX A
Néant sur Yvel |
JOLIVET Alphonse Jean Marie
La Chapelle Caro |
LE GUENEDAL Pierre Joseph Marie
Baden |
MARTIN Jean
Pluvigner |
PIQUET Albert Eugène Émilien Marie
Pleucadeuc |
BUSSON Georges
Locminé |
ETHORE Antoine Joseph
Pluvigner |
JUILLARD Arsène Louis
Messeix |
LE MAGUET Jules
Pluvigner
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MONNIER Eugène
Molac |
QUILLERE Mathurin Marie |
CADORET Albert Marie
Vannes |
FALLOT Léon
Pluvigner |
LAMOUR Joachim
Pluvigner
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LE PENNEC André
Pluvigner
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MONNIER Eugène Ange Marie
Pleucadeuc |
SAMSON Aristide
Pluvigner |
CAILLOT Alexandre Émile Victor Martin
Quily |
GALERNE Pierre Marie
Pluvigner |
LE BELLOUR Joseph
Pluvigner |
LE ROUX Roger
Pluvigner
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MOREL Émile Mathurin Marie
Saint Marcel |
SAMSON Joseph Jean Marie
Locminé |
CAILLOT Gabriel Joseph Marie
Quily |
GASNIER Gilbert Charles | LE BIHAN Léon Théodore
Vannes |
LEMAIRE Paul
Plumelec |
MOUNIER Henri
Plumelec |
SIMON Charles
Pluvigner
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CARO Albert
Pluvigner |
GAUTIER J
Mohon |
LE BRAZIDEC Yves Émile
Pluvigner |
LENORMAND Jacques
Port-Louis
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NAEL Jean Baptiste Joseph Marie
Pluvigner |
TELLIER Marcel
Molac |
DANIEL Armand
Molac |
GUILLO Édouard
Pluvigner |
LE COQ Jean
Plumelec |
LOHEZIC Gaston Louis Henri
Pluvigner |
PENPENNIC Jules
Vannes |
THEBAUD Joachim
Pluvigner |
DANTEC Marcel
Pluvigner |
HERVÉ P
Mohon
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LE FOULGOG Laurent Alphonse Émile
Pluvigner |
LOLON Georges Jacques Marie
Pluvigner |
PÉRESSE Albert Pierre Marie
Languidic |
TREHIN Jean Marie Alphonse
Landévant |
DAVID Eugène
Nantes |
HILARY Félix
Pluvigner |
LE GAL H
La Chapelle Caro |
MAHÉ Victor
Brest |
PERRON J
Bubry |
TUFFIGO Maxime
Saint Pierre Quiberon |
DUFILS Joseph
Carcassonne |
JEGO Mathurin
Plumelec |
LE GAL H
Plumelec |
MARECHAL Jean
Plumelec |
PICHOT Robert
Plumelec |
Parmi les 59 noms, Maxime TUFFIGO est le seul fusillé recensé dans le périmètre d’action des 19 communes du comité.
Né le 11 février 1926 à Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), exécuté le 13 juillet 1944 à Saint-Pierre-Quiberon ; sans profession ; FFI. Fils de Louis Tuffigo, marin, et de Rose Alphonsine Henry, Maxime Tuffigo, célibataire, était domicilié chez ses parents à Kerbournec en Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan).
Arrêté le 29 juin 1944 à la ferme du Cosquer-en-Plaudren (Morbihan) et incarcéré à la prison de Vannes (Morbihan), il fit partie des cinquante détenus conduits le 12 juillet 1944 au Fort Penthièvre, commune de Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), et exécutés le lendemain. L’acte de décès dressé à l’état civil de Saint-Pierre-Quiberon le 22 juin 1945 fait état de la découverte de son corps le 16 mai 1945, « fusillé au Fort Penthièvre en Saint-Pierre-Quiberon, le décès paraissant remonter au 13 juillet 1944 ». Il est enterré au cimetière de Saint-Pierre de Quiberon.
Maxime Tuffigo a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.
À Saint-Pierre-Quiberon, son nom est inscrit sur le monument commémoratif du Fort Penthièvre et sur la plaque apposée à l’entrée du tunnel où les corps des suppliciés du 13 juillet 1944 furent emmurés. Il figure aussi sur le monument aux morts de Saint-Pierre-Quiberon et à Auray sur le monument commémoratif dédié aux FFI du 2e Bataillon du Morbihan.
Sa tombe dans le cimetière de Saint Pierre Quiberon
Les braves ne sont jamais morts. Leur esprit doit toujours nous guider dans nos actes républicains et plus encore aujourd’hui contre les injustices