Biographie de Joseph-Marie LE BOURGES et de Joseph LE BOURGES : Un destin familial exceptionnel, un père et un fils morts pour la France.

La mort de  Joseph-Marie LE BOURGES et son fils Joseph LE BOURGES au service de leur pays, témoigne d’un destin familial exceptionnel. Le premier, Joseph-Marie, patron de pêche sur un chalutier à vapeur réquisitionné et transformé en patrouilleur auxiliaire, meurt au cours de la première Guerre au large de Dunkerque. Le second, son fils Joseph, n’hésitera pas à déserter la gendarmerie nationale pour s’engager dans la résistance, il meurt le lendemain des combats du maquis de Saint Marcel.

Ils sont  les grand père et père de Jo LE BOURGES, notre délégué du souvenir français  pour la commune de Saint Pierre Quiberon.

Deux parmi les héros du comité morts pour la France

LE BOURGES (Le bourgès) Joseph-Marie

Né le 12 décembre 1869 à Le Palais, Section de Houat (Morbihan – 56), Joseph-Marie est le fils de Jean Marie Le Bourgès et de Thècle Le Gurun.

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Joseph Le Bourgès se marie le 11 avril 1894 à l’Île de Houat, avec Marie Anne Le Fur. De cette union naissent deux enfants à Houat : Jean Marie, né en mai 1895, décédé en septembre 1898 à l’âge de 3 ans, et Marie Josèphe, née en mars 1897, décédée en décembre 1968 à Vannes. La mère Marie Anne Le Fur, est décédée en septembre 1897 à l’âge de 26 ans. Joseph se remarie le 7 novembre 1898 sur l’Île de Houat avec Marie Élisa Le Cam (1866-1952). De cette union naîtra à Houat un premier enfant anonyme mort-né en novembre 1899. La famille a ensuite convenu de s’installer sur le continent à Kerhostin, en Saint-Pierre-Quiberon d’où est native Élisa. C’est donc à Kerhostin que naît en 1901 le deuxième enfant Joseph Louis Marie Le Bourgès (biographie ci-dessous).

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Un début de carrière à la pêche:

Le 22 mars 1882, alors âgé de 13 ans, Joseph embarque comme mousse à la pêche à Houat sur le canot « Fleur de Marie« . Il est inscrit maritime au quartier de Belle-Île, sous le matricule n° 65. En octobre 1886, il embarque comme novice sur le canot « Manne du Ciel« . Nommé matelot sur le même canot, il continue à naviguer à la pêche de décembre 1887 à avril 1889, sous le matricule n° 67.

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Son premier engagement dans la Marine nationale intervient à sa demande :

Il est incorporé le 25 avril 1889 à la Division navale de Lorient, où il suit sa formation militaire et maritime. A l’issue d’un cours de spécialité à l’école des fusiliers, il est nommé matelot de 2e classe, breveté fusilier. En juillet 1890, il embarque sur le croiseur « Sfax« , basé à Brest, puis sur le cuirassé « Redoutable » en janvier 1891 en armement au Port de Lorient, puis sur le cuirassé « Formidable« , basé à Toulon, bâtiment amiral de l’Escadre de la Méditerranée. Après 45 mois de service, le matelot Le Bourgès est placé le 28 janvier 1893 dans la réserve de l’Armée de mer. Il se retire alors à Belle-Île. En février 1900, Joseph effectue une période d’exercices dans la Marine nationale à « Marine Lorient« .

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Sa vie de marin pêcheur

A son retour de engagement il embarque dès le 7 février 1893 comme matelot à la pêche sur le canot « Manne du ciel« . En mars 1894, il devient patron pêcheur sur ce même canot.

En novembre 1900, il embarque au Croisic, comme matelot à la petite pêche sur le canot « René André« . Le 14 avril 1902, il est admis à commander les bateaux à vapeur armés au bornage et à la petite pêche. En juin 1902, il embarque à Quiberon comme patron sur le canot « Saint-Anne d’Auray« . En février 1903, il embarque à la petite pêche à Arcachon sur le canot « Alcyon« , puis en juillet 1907, comme second sur le chalutier « Nord Caper« , et mars 1908, comme patron sur le chalutier « Dauphin« .

Le 14 avril 1910, Joseph est inscrit au quartier maritime d’Auray sous le matricule n° 4710 et embarque à Lorient à la pêche au large comme matelot d’abord, puis comme second et en novembre 1913, comme patron sur le chalutier à vapeur « Saint-Corentin« .

Le chalutier « Saint Corentin »

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L’engagement dans la 1re guerre mondiale :

Le 2 août 1914, le chalutier « Saint-Corentin » est réquisitionné par l’État français pour être employé comme patrouilleur auxiliaire par la Marine nationale pour la durée de la guerre contre l’Allemagne. Le bâtiment, placé sous le commandement de l’enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire Le Buhé Olivier, rejoint le port de Brest pour subir des transformations qui consistent à installer une artillerie, réaliser des aménagements pour loger un effectif supplémentaire, et aménager des soutes à munitions.

Le 8 novembre 1914, le bâtiment et son équipage composé de 19 hommes, rejoignent le port de Cherbourg, où ils intègrent la « Défense fixe« . Le bâtiment a pour mission d’effectuer des patrouilles de surveillance en Manche dans le secteur de Dunkerque, sous le commandement de l’enseigne de vaisseau Le Buhé.

Le 19 avril 1916, le chalutier « Saint-Corentin » effectue une patrouille entre la bouée de Gravelines et les alentours du bateau feu Dick. A 18 h 30, le chalutier, qui se trouve au milieu du chenal, est mis au poste de combat, et engage un tir d’artillerie contre un sous-marin ennemi cherchant à regagner le large par le nord du bateau feu après avoir largué des mines dans le chenal. A 19 h 15, en franchissant la passe nord du port de Dunkerque, alors que le poste de combat avait cessé, le bâtiment saute sur une mine ce qui provoque sa perte, il coule en quelques secondes. L’explosion entraine la mort de 11 membres de l’équipage, dont le second maître Le Bourgès Joseph porté disparu.

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Un jugement rendu le 21 septembre 1916 par le tribunal civil de Cherbourg, port d’armement du bâtiment, déclare constant le décès des 9 marins disparus. Le jugement est transcrit à la mairie de la ville de Cherbourg le 29 septembre 1916.

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Le second maître de manœuvre Le Bourgès Joseph-Marie a reçu, à titre posthume,

  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 14-18 avec étoile (s)
  • Médaille commémorative de la Grande Guerre
  • Citation à l’Ordre du Corps d’Armée
https://memorial-national-des-marins.fr/images/medailles/_thumb1/M%C3%A9daille%20militaire.jpg https://memorial-national-des-marins.fr/images/medailles/_thumb1/Croix%20de%20guerre%2014-18%20avec%20%C3%A9toile_0.jpg https://memorial-national-des-marins.fr/images/medailles/_thumb1/Madaille-or.png

 

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LE BOURGES (Le Bourgès) Joseph Louis Marie

Né le 12 août 1901 à Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), il est le fils de Joseph Marie LE BOURGES (Bio ci dessus), et de Rosalie LE CAM. Il épouse Armande PLUNIAU et ont un fils Joseph LE BOURGES actuel délégué du comité du souvenir français pour la commune de Saint Pierre Quiberon.

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Son engagement dans la gendarmerie

Nommé élève-garde à pied, il est affecté à la 2e légion de Garde républicaine à Saint-Nazaire, puis successivement à la 5e et à la 11e légion de gendarmerie de Bretagne, où il est nommé gendarme à la brigade de Pluvigner avec en 1941 le grade de maréchal des logis chef.

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Son engagement dans la résistance

Il déserte de sa brigade pour s’engager dans les forces françaises de l’intérieur (FFI) du Morbihan et participe au combat de Saint-Marcel le 18 juin 1944. Rescapé des combats, il est fait prisonnier les armes à la main à Sérent (Morbihan) le 19 juin,alors qu’il cherche à rejoindre son domicile. Il est transféré au Faouët (Morbihan) où siége une cour martiale dans les locaux de l’école Sainte-Barbe. Après avoir été torturé et condamné à mort de façon expéditive, il est fusillé avec quinze autres résistants le 6 juillet 1944, au lieu-dit Lan dordu à Berné. Les corps furent enfouis dans une fosse.

Au départ des Allemands, il sera déterré et enterré à Pluvigner jusqu’en 1945. Quand la poche de Lorient sera libérée, il sera de nouveau déterré et officiellement enterré à Saint-Pierre quiberon, en mai 1945.

La tombe familiale dans le cimetière de saint Pierre Quiberon ou il repose avec son père

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Le maréchal des logis chef Joseph LE BOURGES a reçu à titre posthume:

  • La médaille militaire
  • la croix de guerre 1939-1945 avec palme
  • Citation à l’ordre de l’armée

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Le 31 août 2016, Joseph LE BOURGES donne son nom à la 72e promotion d’élèves gendarmes de l’école de Chateaulin.

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https://fusilles-40-44.maitron.fr/IMG/jpg/landordu03-6.jpg

Inscrit sur le monument des fusillés de Berné, bois de Landordu

Inscrit sur le monument aux morts de Pluvigner

Inscrit sur le monument cantonal de Pluvigner

Inscrit sur le monument aux morts de Saint Pierre Quiberon

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Source: Jo Le BOURGES; mémorial des marins MPLF ; maitron

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