08 juin 2020 : Cérémonie d’hommage aux combattants d’Indochine et de Corée

En raison des restrictions imposées par la crise sanitaire, la cérémonie d’hommage aux combattants morbihannais morts en Indochine (442) et en Corée (9) n’a pu se dérouler comme tous les ans à Lauzach devant le monument érigé à leur mémoire par le Souvenir Français. Elle a été remplacé par une cérémonie en comité restreint  devant le monument des Vannetais tombés loin du territoire national.

Monsieur le Préfet, présidant la cérémonie, était accompagné de madame LE HENANFF, 1re adjointe au maire de VANNES, du colonel Eric TALEU, délégué militaire départemental et commandant le 3e RIMa, de madame Anne GESLIN directrice des services départementaux de l’ONAC/VG, du président régional de l’AAFONU et de notre  délégué départemental du Souvenir Français, le colonel (ER) Jacques JOLY. Les autorités étaient accompagnées de Raymond DROUIN, « ancien du bataillon BIGEARD » nommé sergent-chef au feu à Diên Biên Phù, commandeur de la Légion d’Honneur et qui subit la captivité dans les camps vietminh pendant plusieurs mois, héros des campagnes d’Indochine et d’Algérie. Les drapeaux du Souvenir Français du Pays de Vannes et de l’AAFONU participaient à la cérémonie.

Les autorités

Raymond DROUIN

Après l’allocution de notre délégué, monsieur le Préfet a lu les message de madame la Secrétaire d’état avant le dépôt de gerbes.

Allocution du Colonel (ER) Jacques JOLY 8 juin 2020 : Hommage aux combattants d’Indochine et de Corée

Le 8 mai 1945 le peuple de France comme tous les peuples d’Europe était en liesse. L’Allemagne nazie avait capitulé. Le silence s’établissait sur un continent meurtri et dévasté, mais victorieux. Cependant à l’autre bout du monde, en Asie, les combats faisaient rage. Les « kamikazés » s’écrasaient sur les navires alliés, pendant que les soldats japonais reculaient pas à pas au prix de terribles pertes. Sentant la guerre perdue les autorités japonaises déclenchaient, en Indochine, un coup de force le 9 mars 1945. Le gouverneur général de l’Indochine était emprisonné et les soldats français attaqués, emprisonnés, fusillés, et poursuivis jusqu’à la frontière de Chine. Le  16 août le Japon capitulait. L’armée japonaise en Indochine se rendait plus tard aux autorités anglaises et chinoises. Les Français restaient emprisonnés.

Profitant de l’imbroglio local, avec la complicité des japonais, le mouvement d’indépendance vietnamien, le Vietminh, proclamait l’indépendance de la péninsule indochinoise le 2 septembre 1945. Refusant cette action le gouvernement français, dirigé par le général de GAULLE, envoyait un corps expéditionnaire commandé par le général LECLERC. La reconquête fut difficile mais la souveraineté française fut rétablie.

Le vietminh se fondit dans la population et mena une guerre de harcèlement pendant de nombreuses années. Devenu une véritable armée ses forces usaient le corps expéditionnaire. Après de nombreux combats meurtriers et voulant définitivement détruire l’ennemi l’état-major français choisit de livrer bataille à Diên Biên Phù. Privées de renforts, de ravitaillement, malgré tout leur héroïsme les plus belles unités françaises furent décimées dans la « cuvette ». Les survivants, faits prisonniers, subirent les pires traitements dans les camps de « l’enfer vert ». Seulement 25% en revinrent. Le 21 juin 1954 les accords de Genève mettaient fin aux combats.

Pendant ce temps, en 1950, la péninsule de Corée, séparée en deux à la fin de la guerre mondiale, s’embrasait. Les forces communistes de la Corée du Nord, appuyées par les soviétiques, envahissaient la Corée du Sud. L’opinion internationale se mobilisait et une force, sous mandat des Nations-Unies et sous commandement américain, débarquait en Corée du Sud. La France, engagée massivement en Indochine et sortant à grand peine du deuxième conflit mondial, ne pouvait envoyer qu’une force symbolique sur ce théâtre d’opérations. Outre la mise à disposition de l’Aviso « La Grandière » elle envoya un bataillon de volontaires : « le bataillon Français de l’ONU » qui se couvrit de gloire lors des combats de « Crèvecoeur »,  « Chipong-Yi », « Twin Tunnels » et autres lieux restés célèbres.

En 1953, l’armistice de Pan Mun Jon mit fin aux combats. Les survivants du bataillon rejoignirent l’Indochine. Intégré au Groupe Mobile n°100 le régiment de Corée fut presque entièrement anéanti, en juin 1954,  sur les Hauts Plateaux du Vietnam.

La France perdit presque 100 000 de ses enfants en Indochine et plus de 1000 en Corée.

Aujourd’hui 8 juin 2020, dans notre département qui vit partir de MEUCON les meilleurs  des  bataillons de Parachutistes pour l’Indochine, nous honorons nos vaillants soldats  tombés loin de la terre natale, mais « Morts pour la France ». Nous rappelons leur sacrifice et méditons ces paroles du général Douglas Mac Arthur, qui commanda les forces de l’ONU en Corée :

« Les vieux soldats ne meurent jamais, ils s’effacent tout doucement dans le lointain… »

Honneur aux combattants d’Indochine et de Corée.

Raymond DROUIN ancien du bataillon BIGEARD à Diên Biên Phù et autres combats

est parmi nous aujourd’hui. Il représente tous les combattants d’Indochine.

Pendant la minute de silence nous aurons une pensée pour Claude TAINGUY, lieutenant au bataillon de Corée, et Jean-Paul HAMEL sergent au bataillon BIGEARD, blessé à Diên Biên Phù, qui nous ont quittés récemment.

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Message de Madame Geneviève DARRIEUSSECQ, secrétaire d’État auprès de la ministre des armées

 

 

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