Commémoration de la victoire de la seconde Guerre mondiale: 07 mai 2022 à Etel

La commémoration de la victoire du 08 mai 1945 se déroule traditionnellement un jour avant, le 07 mai, à Etel en raison de la signature de la reddition de la poche de Lorient intervenue le 07 mai 1945 en fin d’après-midi au Bar Breton à Etel. Cette cérémonie est partagée entre les 3 communes d’Etel, de Belz et d’Erdeven. Madame Karine BELLEC première vice présidente du conseil départemental accompagne monsieur Guy HERCEND maire d’Etel, autorité invitante, monsieur Dominique RIGUIDEL maire d’Erdeven et monsieur Philippe Le MIGNANT représentant le maire de Belz.

Le comité était représenté par Michel FOURNIOL, André LE VAILLANT, Jo LE ROL et des adhérents locaux.

Le poilu ici un marin rénové en 2021 par le comité, Les autorités et le maître de cérémonie

La cérémonie a débuté par une célébration liturgique à l’église par le père Marc Wilhelm. Les 9 porte-drapeaux dont Jo Le ROL, porte drapeau du comité, ont pris la tête du défilé pour une première partie de cérémonie devant le monument aux morts. Dépôt de gerbes, allocution du maire et lecture du message de madame Geneviève Darrieussecq Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, par les membres du conseil municipal des jeunes , lecture d’un texte par 3 jeunes du collège d’Etel ont rythmés cette partie de la cérémonie avant de se conclure par une remise de croix du combattant et le salut des drapeaux.

retrouvez le message officiel

 

Le dépôt de gerbes par monsieur le maire et deux membres du conseil municipal des jeunes, par la présidente du comité d’Auray de l’ANACR et par notre président de comité SF
Allocution de monsieur le maire, lecture du message officiel, lecture par les collégiennes
La remise de la croix du combattant, période Algérie, à monsieur Daniel CHERU et le salut des drapeaux

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La deuxième partie de la cérémonie se déroule, rue de la libération, devant la stèle dédiée aux soldats américains morts lors des combats de la libération d’Etel.

Le dépôt de gerbe devant la stèle, la lecture des événements,  le dispositif

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La cérémonie  s’est poursuivie par l’inauguration de deux plaques. La première met à l’honneur 5 combattants FFI (forces françaises de l’intérieur) morts pour la France lors des combats pour la libération d’Etel, la plaque se situe rue des écoles. La seconde met en avant 4 déportés dont 3 sont morts en camp de concentration, 2 étant revenues vivantes des camps de la mort. La plaque est apposée face au bar breton à l’angle de la rue de la libération et de la rue du 08 mai.

La pose de ces deux plaques est à l’initiative de madame Maryline LE SAUCE présidente du comité d’Auray de L’ANACR (association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la résistance en association avec la mairie d’Etel.

La plaque dévoilée rue des écoles

La plaque dévoilée rue du 08 mai 

En présence de la fille de madame SOLLEU

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L’ensemble des participants se sont déplacés devant la Glacière pour la conclusion de la cérémonie. Madame le Sauce s’est exprimée au nom de l’ANACR, retrouvez le texte ci dessous.

Avant la conclusion de la cérémonie Michel FOURNIOL accompagné par André LE VAILLANT, et au nom du comité, a remis la médaille d’argent à Guy HERCEND, maire, mais surtout délégué du comité pour la commune d’Etel depuis 10 ans. Ce n’est pas sans émotion que Guy a reçu cette médaille.

 

Qu’il est agréable de se retrouver afin de célébrer ensemble, avec un jour d’avance, le 8 mai 1945, 77e anniversaire de la « Capitulation sans condition » de l’Allemagne nazie, signée à Berlin.
Et aujourd’hui, nous sommes présents dans le souvenir de celui de la signature des conditions de la reddition des forces allemandes de la Poche de Lorient qui eut lieu au Bar Breton, tout près d’ici, en présence du lieutenant colonel Borst (représentant le sinistre général Fahrmbacher), du Colonel Keating de la 66ème DI-US et du général Borgnis-Desbordes de la 19ème DI française.Le lieu, le jour et l’heure de cette capitulation furent actés.Cet évènement tant attendu par nos aînés eut lieu à Caudan, le 10 mai 1945.Les Allemands profitèrent de ces deux jours (entre le 7 mai et le 10 mai) pour détruire leurs archives, et ainsi, faire disparaitre les preuves de leurs responsabilités dans les massacres de Port-Louis et Penthièvre, entre autres. Mais c’en était fini de la morgue et de la cruauté de cette armée occupante.
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Combien de combats fallut-il pour retrouver la Liberté ? Combien de souffrances, de pleurs, de séparations subirent les populations durant ce conflit ?
Si la déroute de l’armée française, lors de l’offensive allemande du 10 mai au 21 juin 1940, fut un énorme choc pour la population, il ne faut pas oublier que plus de 80 000 soldats sont morts pour la France, que près de deux millions seront faits prisonniers et partiront pour l’Allemagne. En Francesur le front de l’Esten Afrique, des femmes et des hommes, au courage et à la détermination incroyable, combattirent le fascisme et le nazisme aux heures les plus noires de notre Histoire.Le rétablissement des valeurs fondamentales de notre République, que sont la liberté, la fraternité, la solidarité, était leur but commun.
Nous possédons des témoignages incroyables comme celui de Susan Travers. De nationalité britannique, l’adjudant Travers devint le chauffeur du général Koenig et participa à la bataille de Bir-Hakeim, du 27 mai au 11 juin 1942. Surnommée la Miss par ses camarades légionnaires, au volant de sa Ford, par son génie de conductrice, elle sauva la vie du général Koenig. Susan sera la seule femme à avoir été admise dans la Légion, sous le matricule 22166. Simone Veil rendit hommage à l’héroïne oubliée lors de son discours de réception à l’Académie française.
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Mais nous avons aussi nos héros. Le 7 mai 2019, puisque la pandémie n’a pas permis de nous retrouver en 2020 et 2021, nous avions encore à nos côtés nos quatre Résistants, adhérents de notre comité. Mais aujourd’hui, nous sommes orphelins. Ils ne sont plus là. Jo Laferrière et Rémy Guillevic appartenaient au 4e bataillon de FFI et Joachim Le Mer au 2e bataillon. Si notre amie Margot Caudan, agent de liaison à Paris, a retrouvé dès 1944, la liberté, ce ne fut pas le cas de nos trois autres amis. En effet, nos aînés subissaient toujours les affres de la guerre.Jo, Rémy et Joachim participèrent aux durs combats pour la libération de la Poche de Lorient qui eurent lieu, entre autres, le long de la rivière d’Etel, à Nostang, Sainte-Hélène, Kervignac et Merlevenez et subirent en plus l’hiver rigoureux 1944/1945.Ils nous ont raconté ces jours terribles et nous pouvions déceler l’émotion, la tristesse dans leurs voix d’avoir perdu tant de camarades, comme leurs cinq compagnons F.F.I. aux noms désormais gravés dans la pierre. Quelle chance avons-nous eue de partager tant de moments, une complicité de 12 années nous laisse de précieux souvenirs. Nous devons nous nourrir de leur engagement, de leur appétit de vivre, de l’amour qu’ils portaient à leur pays, au point de mettre leur vie en jeu.

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Le travail de notre association, entre autres, est de mettre en lumière des femmes et des hommes restés dans l’ombre. C’est le cas de quatre personnes aux noms gravés sur la plaque souvenir dévoilée face du Bar Breton. Nous remercions la municipalité d’Etel d’avoir pris en charge le financement des deux plaques mémorielles inaugurées ce jour.Si Simone Le Port, résistante déportée, revenue des camps, est bien connue des ételois [deux plaques portent son nom, une près de la mairie, l’autre au collège], Marguerite Solleu, résistante déportée, revenue des camps, Pierre Morvan, mort pour la France le 16 avril 1945 au camp de Ravensbrück, Pierre Richard, mort pour la France le 15 avril 1945 au camp de Neuengamme et Jean-Marie Kerzerho, mort au camp de Sandbostel le 15 avril 1945, étaient inconnus de bon nombre d’entre nous. Pourtant, ils font partie de notre Histoire. Oubliés de tous, nous nous devions de les porter en lumière. Cet oubli est réparé, il était temps.
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Les combats de nos aînés, au nom de la liberté, de la paix, de la solidarité, de la fraternité, doivent être connus de nos jeunes générations. Notre jeunesse grandit dans une époque de l’immédiateté.Nous devons prendre le temps d’échanger avec qu’elle, éveiller sa curiosité, transmettre cette mémoire de la Résistance. Ainsi, nos jeunes développeront un esprit critique et se forgeront leur propre opinion. Car rien n’est acquis dans la vie. Aujourd’hui, à 2 000 kms de nos frontières, en Ukraine, des femmes et des hommes luttent pour leur pays en danger.
La liberté est fragile, la démocratie est fragile. Nous devons être solidaires, éveilleurs de conscience.
Que vive notre beau pays, la FRANCE

 


Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants.
La guerre a eu lieu. Si tragique et terrifiante. Rien ne fut plus comme avant. Rassemblés et fraternels, nous ne l’oublions pas.La guerre a lieu. Si proche et dramatique. Le visage de l’Europe en est changé. Rassemblés et fraternels, nous le savons.
En ce 8 mai 2022, dans chaque ville et village de France, sur nos places, squares et jardins municipaux, devant nos monuments aux morts et mémoriaux, nous commémorons le 77ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe avec une singularité toute particulière, en écoutant les douloureux échos du temps.
Le 8 mai 1945, notre continent voyait s’achever cinq années de tempêtes, de douleur et de terreur. Ivresse de la victoire mais détresse face à l’immense sacrifice consenti. Dans cette joie bouleversée, les embrassades n’ont fait oublier qu’un temps les villes ruinées, les campagnes exsangues, les proches disparus, les restrictions. L’humanité a payé le plus lourd tribut de son histoire. Elle a vu la barbarie nazie franchir le seuil de l’inhumanité et de l’indicible. Elle a découvert, stupéfaite et horrifiée, qu’elle pouvait s’anéantir elle-même.
Chaque année, avec fidélité, avec reconnaissance, la Nation porte son regard et son affection en direction de celles et ceux qui sont morts pour elles, vers celles et ceux qui ont combattu avec abnégation et qui ont contribué à abattre le fléau nazi. Nous nous souvenons du combat acharné des armées françaises et des armées alliées sur tous les fronts, des Français Libres qui n’ont jamais cessé la lutte, du courage des résistants de l’intérieur, de chaque Française et Français qui a refusé l’abaissement, de cette armée des lumières dans l’obscurité.Dans les pas du Général DE GAULLE, ils ont permis à la France de rester la France.
Pour notre pays, ce combat prit de nombreux visages et la victoire mille chemins. Elle exigea tant de courage, de larmes, de deuils et de sacrifices. Il y a 80 ans, en 1942, la phalange héroïque des Français de Bir-Hakeim tint tête aux divisons italiennes et allemandes. Dans un océan de sable, ils ont résisté à tous les assauts. Ils incarnent aujourd’hui encore l’orgueil de notre pays et font vibrer le cœur des peuples libres. Nous nous souvenons aussi du raid mené sur le port de Dieppe, du sacrifice des soldats canadiens, britanniques et américains qui ont ouvert la voie de la libération de la France. Nous entendons encore les cris et les pleurs des raflés du terrible mois de juillet 1942, ceux des victimes, femmes, hommes et enfants, de l’ignominie et de la folie criminelle.
Nous, qui savons la fragilité de la paix, le passé nous instruit, les morts nous instruisent. La mémoire est un héritage autant qu’elle est une leçon. D’abord, l’unité de la France qui n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est rassemblée et solidaire, que lorsqu’elle se soustrait à la fureur des dissensions et des divisions, que lorsqu’elle regroupe le meilleur d’elle-même pour construire les ambitions du Conseil National de la Résistance. Ensuite, le chemin de l’Europe qui fut le seul pour la réconciliation des nations européennes, qui a été façonné par les rêves de plusieurs générations successives, qui demeure celui de l’espérance dans le progrès collectif, celui du refus du nationalisme, celui d’une fraternité vivace. Enfin, ce chemin de l’unité et de l’Europe n’est rien sans l’attachement viscéral de la France à la dignité de l’Homme et à ses droits fondamentaux. Ce combat nous le poursuivons ensemble. Inlassablement.
En Français. En Européens. En femmes et hommes libres.

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