Inhumé dans le cimetière de Crac’h |
Second-maître Julien LE SAUSSE
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Le quartier maître Fortuné LE GUEZEL fait partie de ces marins qui intègre la flottille des sous-marins en ce début de siècle et participe à l’évolution des ces derniers. Le 6 Juillet 1905, le Farfadetle Farfadet appareille et quitte la darse de Sidi-Abdallah [Bizerte près de Ferryville en Tunisie] pour une sortie d’exercice. Le sous-marin coule, 13 hommes sur les 16 membres de l’équipage .
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Julien LE SAUSSE est le 19 février 1882 à Crac’h, fils de Joachim LE SAUSSE et de Marie Louise MADEC. N° de matricule 2779, classe de mobilisation 1887.
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Sa carrière militaire
Engagé à Brest le 25 février en 1898 (dans les conditions de la loi du 22 juillet 1886) pour le 2e dépôt des équipages de la flotte. Matelot de 3e classe du 18/02/1900 puis de 2e classe du 01/06/1900, de 1re classe du 01/04/1901, quartier maitre torpilleur de 2e classe du 01/08/1902, de 1re classe le 01/10/1903, 2e maitre torpilleur du 06/07/1905.
Il servira successivement sur le « Bretagne » du 25/02/1898 au 01/07/1899, sur le « Bouvines » du 01/07/101/07/1899 au 01/01/1900, sur le « Marceau » du 01/01 au 01/07/1900, sur le « Chateaurenault » du 07/06/1900 au 20/04/1902, aux bâtiments marins de Rochefort jusqu’au 01/04/1903, aux sous marins de Bizerte à partir du 1er /08/1903.
Il sert alors sur le sous marin « LE FARFADET «
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14 des 16 membres de l’équipage du Farfadet photographiés le 14 juin 1905 devant l’arsenal maritime de Sidi-Abdallah à Ferryville. |
Les caractéristiques du sous marin
Longueur : 41,49 m; Maître-bau (sa plus grande larguer) : 2,90 m; Tirant d’eau : 2,68 m; Tonnages : 84,97 tonnes en surface, et 202,47 tonnes en plongée; Puissance : 600 cv (électrique); Propulsion : 2 moteurs électriques Sautter-Harlé de 300 cv- 2 hélices à pales orientables; Vitesse : 6,10 nœuds en surface – 4,20 nœuds en plongée; Immersion : 35 m; Armement : 4 tubes lance-torpilles de 450 mm de diamètre. Équipage : de 14 à 16 membres.
La classe Farfadet est une classe de sous-marins de la marine française lancée en 1901. Les sous-marins de cette série, « Farfadet », « Korrigan », « Gnome » et « Lutin », possédaient une coque unique en acier. Long de 41,35m avec un tirant d’eau de 2,68m, leur déplacement était de 185 tonnes en surface et 202,5 tonnes en plongée. Ils étaient les premiers à disposer de cloisons étanches et d’une hélice à pales orientables ne nécessitant pas d’inverser le sens de rotation du moteur électrique.
Leur conception, qui sera abandonné sur les séries suivantes, rendait très délicate la prise des dispositions pour plonger : – les ballasts et leurs purges étaient à l’intérieur de la coque épaisse, ce qui imposait de ne fermer le panneau supérieur du kiosque ballasts pleins, donc bâtiment déjà presque entièrement immergé et en phase de descente, – le panneau supérieur du kiosque n’était pas basculant mais coulissant, la moindre gêne à la fermeture lors de la prise de plongée augmentait le risque d’entrée d’eau.
Chaque prise de plongée était donc un moment de grande tension, sachant qu’il fallait attendre que le panneau central soit immergé pour fermer le panneau supérieur !
Source site internet (wikipedia, mémorial nationale des marins)
Récit du naufrage du sous marin
Dans la matinée du 6 juillet 1905 le « Farfadet » , sort en rade de Bizerte pour un exercice de plongée. Le sous marin, construit en 1901 , est un joli type de bâtiment d’une longueur de 41,35mètres à propulsion électrique, d’un déplacement de 185 tonnes en surface et 202,5 tonnes en plongée.
Pas de vent, une mer d’huile, à peine sorti du bassin de Sidi-Abdallah , il est 8h30 quand le commandant Cyprien RATIER ordonne l’immersion, une manœuvre délicate. Simultanément, aidé du second maître Antoine TROADEC et du quartier maître torpilleur LE JEAN , il doit rabattre le panneau, pendant que l’équipage doit mettre en marche le moteur électrique et abaisser les gouvernails de profondeur.
Rien ne se passe comme prévu le commandant ne peut complètement fermer le panneau alors que le sous marin s’enfonce, il tente de l’ouvrir de nouveau pour le refermer , mais à la profondeur atteinte par le « Farfadet » la manœuvre est impossible et il est projeté à l’extérieur, expulsé du kiosque, puis quelques secondes plus tard TROADEC et LE JEAN subissent le même sort.
L’enseigne ROBIN et le quartier maître LE SAUSSE réagissent instantanément, alors que le sous-marin s’enfonce, en essayant de fermer le capot ou panneau de sûreté qui se trouve au pied de la tourelle, mais une nouvelle fois , de même que le panneau supérieur, le panneau inférieur refuse de jouer alors qu’un torrent d’eau s’engouffre dans le bâtiment. Assommés, noyés , ROBIN et LE SAUSSE trouvent la mort.
Le sous marin coule et touche le fond de la rade par 10 mètres de profondeur, il s’enfonce dans la vase, à seulement 500 mètres de la rive.
Un chaloupe à vapeur qui accompagnait le navire recueille les trois marins , sains et saufs , puis se rend à la côte pour avertir les autorités et demander du secours.
Les 4 hommes de l’avant, le premier maître MAHEU, les seconds maîtres CHEVAL, MOLENC et SIMON , chassés par la vague d’eau sont bloqués, ils périssent dans des compartiments inondés.
La partie arrière est immergée la dernière et 8 hommes : les seconds maîtres mécaniciens BABIN, BOUGEARD, HENANFF, LE FLOCH,PAUME, REINFLET, ROLLAND et le quartier maître ARZEL, y sont bloqués , dans une chambre étanche, mais étroite et noire, ne disposant que d’une maigre provision d’oxygène. Pourtant ils ne désespèrent pas.
Les secours s’organisent, les conditions sont bonnes et le port est proche. Le 7 juillet , à midi, le « Farfadet » est hissé jusqu’à la surface par une puissante grue arrivée sur site, l’arrière émerge un temps, avant qu’une chaîne ne se rompe entraînant la chute de la grue. Cette manœuvre a permis de renouveler l’air de certains compartiments et de communiquer entre secouristes et sous-mariniers , en frappant sur la coque d’acier. Mais le « Farfadet » retombe alors sur son lit de vase, tout est à recommencer.
Le 8 juillet, les travaux de sauvetage se poursuivent, mais les hommes d’équipage ne répondent plus aux appels des scaphandriers . Après une agonie de 45 heures, les 8 marins ont fini de souffrir.
Du 9 au 15 juillet tout est mis en œuvre pour ramener le « Farfadet » au port, des navires sont réquisitionnés, on adapte un dock flottant de 400 tonnes pour soulever le sous -marin après l’avoir désenvaser et l’acheminer dans un bassin de radoub .
Le sous-marin Farfadet remorqué par le remorqueur Cyclope en octobre 1905 |
Le « Farfadet » après le renflouage dans le port de Bizerte |
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Le Farfadet, à la suite de son naufrage survenu le est remorqué à Toulon en . Il sera par la suite réarmé et reprendra du service sous le nom de Follet le jusqu’au . Il est ensuite vendu à Bizerte le .
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Les funérailles
Les corps sont extraits du navire et emmenés dans une chapelle ardente et disposés dans des cercueils.Les obsèques officielles des marins ont lieu à Sidi-Abdallah, le 18 juillet 1905.
Les obsèques officielles – Le Petit Journal du 30 juillet 1905 |
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Puis le remorqueur Cyclope transporte les cercueils à Bizerte. Le Ville-de-Naples rapatrie les dépouilles en France, le 29 juillet 1905.
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Les cercueils des victimes du Farfadet transportés à bord du navire qui les ramènent en France – Le Petit Parisien du 6 août 1905 |
A leur arrivée à Marseille, une nouvelle cérémonie est organisée. De là, les cercueils des quatorze marins partent en train vers leurs villes d’origine.Les obsèques de Julien LE SAUSSE se déroulent à Crac’h le 5 août 1905.
On peut noter dans les délibérations du Conseil municipal du mois d’août : Le CM vote une somme de 31 francs pour l’achat d’une couronne mortuaire et concède gratuitement et à perpétuité dans le cimetière communal une concession de 2m² en faveur du sieur Julien LE SAUSSE, second maître torpilleur, victime du « Farfadet ». D’autre part une demande est faite à monsieur le Préfet pour une autorisation d’ouvrir une souscription pour élever un monument commémoratif au Sieur Julien LE SAUSSE .
Dans les semaines qui suivent le naufrage, des souscriptions sont ouvertes en aide aux victimes de la catastrophe du « Farfadet » . Au 15 novembre le ministre de la marine répartit une somme de 27992,95 francs (127 000euros 2024) entre les familles des marins décédés.
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Voir ci dessous en suivant ce lien pour retrouver les informations sur le monument érigé en leur honneur : #monumentmourenx
Inhumé dans le cimetière de Plouharnel |
Quartier Maître Fortuné LE GUEZEL
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Le quartier maître Fortuné LE GUEZEL fait partie de ces marins qui intègre la flottille des sous-marins en ce début de siècle et participe à l’évolution des ces derniers. Le 16 octobre 1906, le Lutin appareille de Sidi-Abdallah [Bizerte près de Ferryville en Tunisie] pour une sortie d’exercice. le sous-marin coule avec à son bord 16 hommes dont beaucoup de marins bretons.
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Fortuné, Lucien, jean,Zacharie est né à Lorient le 09 octobre 1882, Fils de Joseph Fortuné Zacharie GUEZEL et de Marie Jeanne SALLES réside à Quiberon et exerce la profession de Marin . Matricule 3057 au bureau de recrutement de Lorient, classe 1902.
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Sa carrière militaire
Engagé à Brest le 14 octobre 1898 (dans les conditions de la loi du 22 juillet 1898) pour le 2e dépôt des équipages de la flotte, apprenti marin le même jour, matelot de 2e classe torpilleur le 13 janvier 1900, quartier maître de 2e classe le 1er octobre 1901, puis de 1re classe le 1er juillet 1903, il est inscrit maritime à Auray à compter du 1er octobre 1906.
Sa dernière affection l’amène à servir sur le sous-marin « LE LUTIN » basé à Sidi-Abdallah [Bizerte près de Ferryville en Tunisie].
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le sous marin à la sortie de la Rochelle : carte extraite du https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_du_Lutinurce wikipedia
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Le sous marin au large de Bizerte carte postale extraite du https://memorial-national-des-marins.fr/12-aux-marins/batiments/184578-lutin
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Les caractéristiques du sous marin (idem ci-dessus avec le sous ma
Longueur : 41,49 m; Maître-bau (sa plus grande larguer) : 2,90 m; Tirant d’eau : 2,68 m; Tonnages : 84,97 tonnes en surface, et 202,47 tonnes en plongée; Puissance : 600 cv (électrique); Propulsion : 2 moteurs électriques Sautter-Harlé de 300 cv- 2 hélices à pales orientables; Vitesse : 6,10 nœuds en surface – 4,20 nœuds en plongée; Immersion : 35 m; Armement : 4 tubes lance-torpilles de 450 mm de diamètre. Équipage : de 14 à 16 membres.
La classe Farfadet est une classe de sous-marins de la marine française lancée en 1901. Les sous-marins de cette série, « Farfadet », « Korrigan », « Gnome » et « Lutin », possédaient une coque unique en acier. Long de 41,35m avec un tirant d’eau de 2,68m, leur déplacement était de 185 tonnes en surface et 202,5 tonnes en plongée. Ils étaient les premiers à disposer de cloisons étanches et d’une hélice à pales orientables ne nécessitant pas d’inverser le sens de rotation du moteur électrique.
Leur conception, qui sera abandonné sur les séries suivantes, rendait très délicate la prise des dispositions pour plonger : – les ballasts et leurs purges étaient à l’intérieur de la coque épaisse, ce qui imposait de ne fermer le panneau supérieur du kiosque ballasts pleins, donc bâtiment déjà presque entièrement immergé et en phase de descente, – le panneau supérieur du kiosque n’était pas basculant mais coulissant, la moindre gêne à la fermeture lors de la prise de plongée augmentait le risque d’entrée d’eau.
Chaque prise de plongée était donc un moment de grande tension, sachant qu’il fallait attendre que le panneau central soit immergé pour fermer le panneau supérieur !
Source site internet (wikipedia, mémorial nationale des marins)
Récit du naufrage du sous marin
Le , le Lutin appareille et quitte Sidi-Abdallah pour une sortie d’exercice. Il sombre à 10 h 30 à un mille (1 852 m) de la passe Est. La raison du naufrage est un caillou qui aurait gêné la fermeture d’une vanne et entraîné l’éclatement d’un ballast. Le remorqueur accompagnateur Ichkeul donne immédiatement l’alerte. Ce dernier doit d’abord identifier l’endroit précis où se trouve le submersible. Les remorqueurs français Polyphène et Dromadaire quittent aussitôt Toulon avec du matériel de sauvetage. Les Britanniques dépêchent sur les lieux du sinistre, le HMS Implacable, le HMS Carnarvon et le HMS Albatross (en). Le 16, une houle importante sur le lac de Bizerte rend les manœuvres de dragage difficiles. Des chaloupes britanniques arrivent en renfort le 17 ainsi que le navire de sauvetage danois et ses scaphandriers chevronnés, le Switzer. Une drague touche un objet par 36 mètres de fond. Le scaphandrier français Sigonio localise définitivement l’épave. Le , le ministre de la Marine française, Gaston Thomson ayant voyagé sur la Jeanne d’Arc, débarque, comme il l’avait fait lors de la catastrophe du Farfadet à l’arsenal de Bizerte.
Il est accompagné d’une commission d’enquête présidée par le concepteur de la classe Farfadet, Gabriel Maugas. Un scaphandrier aperçoit les deux premiers corps à travers le capot entrouvert. Le ministre accompagné de Maugas effectue une plongée avec le Korrigan et repart le soir même à bord du Jeanne d’Arc. Le , après sept tentatives, le sous-marin est arrimé sous un dock flottant comme le fut le Farfadet, et est transporté vers un bassin de radoub. Les cadavres des 16 membres d’équipage sont extraits de la coque le
Le lutin en cale sèche après la catastrophe
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Un monument érigé en mémoire des marins du LUTIN et du FARFADET (MOURENX- 63)
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https://fr.geneawiki.com/wiki/Fichier:64410_-_Mourenx-Sous_Marin.jpg |
Un monument aux morts, dédié également aux victimes du Farfadet, est inauguré sur une place de Ferryville le . Il est en bronze et est dû au sculpteur Émile Gaudissard. En 1961,suite à la crise de Bizerte, conflit politique et militaire entre la Tunisie désormais indépendante et la France, il est déménagé puis est rapatrié à l’arsenal de Toulon où il reste quelques années puis à celui de Lorient. A la fin des années 1950, au nord-ouest de Pau, la ville nouvelle de Mourenx voit le jour. En cinq ans, une ville de 10.000 habitants surgit en lieu et place des anciens marais. Dans les années 1960, de nombreux rapatriés d’Afrique du Nord s’installent dans la ville. Dépourvu de monument aux morts, la ville adopte en 1969, celui de Ferryville.Enfin, à la suite d’une demande expresse de la ville, il est adopté par la commune de Mourenx qui ne disposait pas jusqu’alors de monument aux morts. Il y est inauguré le Une cérémonie officielle s’est déroulée à Mourenx le pour marquer le centenaire du naufrage.
Depuis, tous les premiers dimanches d’octobre, une cérémonie d’hommage se déroule face au monument à Mourenx.
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Les funérailles à Quiberon
le corps exposé dans une salle du restaurant familial |
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Inhumé dans le cimetière de Plouharnel |
Second Maitre Pierre LE FLOCH
Le second-maître LE FLOCH fait partie de ces marins qui intègre la flottille des sous-marins en ce début de siècle et participe à l’évolution des ces derniers. C’est lors des essais de plongée au large de Calais, le 26 mai 1910 qu’il perdra la vie au service de son pays et de la nation.
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Pierre LE FLOCH est né le 26 avril 1884 à Plouharnel, fils de Michel LE FLOCH et de Marie Louise le Mouroux ; célibataire, il exerce la profession de tailleur de pierres.
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Sa carrière militaire
Le 11 janvier 1904 il s’engage dans la marine nationale pour 5 ans au titre du 3e dépôt des équipages de la flotte à Lorient ; Apprenti marin matelot de 2e classe puis matelot de 1re classe en 1908, il rengage pour trois ans en 1908. Il est nommé quartier maître torpilleur le 1er janvier 1909, puis second maître torpilleur le 25 mai 1910.
Pendant les 8 premiers mois de l’année 1904 il servira successivement sur le « Charles MARTEL », sur le « MAGENTA », et à la défense mobile de Cherbourg. De fin octobre 1904 à octobre 1908 il participe à la défense mobile de Dunkerque. A cette date il rejoint la 2e flottille des sous-marins successivement à Dunkerque, Cherbourg et enfin Calais, sa dernière affectation et sert sur le sous marin » PlUVIOSE « .
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Les caractéristiques du sous marin
Le sous-marin « Pluviôse » fait partie de la série des dix-huit « Pluviôse », submersibles à vapeur de 400 tonnes construits pas l’arsenal de Cherbourg. Mis sur cale le 8 octobre 1905, le « Pluviôse » sera mis à flot le 8 octobre 1905 et mis en service le 5 octobre 1908.
Longueur : 51,12 m, Maître-bau (sa plus grande largeur) : 4,97 m, Tirant d’eau : 3,04 m, Déplacements : 398 tonnes en surface – 550 tonnes en plongée
Puissance : 2 moteurs à vapeur de 360 cv – 2 moteurs électriques de 200 cv, Vitesse : 12 nœuds, Armement : 7 torpilles de 457 mm de diamètre
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Récit du naufrage du sous marin Pluviôse
A 13 h 36, le 26 mai 1910, les deux sous-marins de la même série Pluviôse et Ventôse se livrent à des exercices de plongée au large de Calais où ils sont basés. L’équipage du » PLUVIOSE » est composé de 27 membres d’équipage.
Le sous-marin Pluviôse commence à faire surface lorsque le paquebot Pas-de-Calais (assurant la liaison Calais-Douvres) l’atteint à l’arrière et éventre les caisses à eau et les réservoirs de naphte; la coque déchirée, l’eau s’engouffre très rapidement, faisant se retourner le sous-marin.
Dans la coque éventrée, l’eau s’engouffre très rapidement, faisant basculer le submersible qui s’enfonce par l’arrière. Le commandant Salomon en charge du paquebot, fait aussitôt mettre une baleinière à l’eau pour passer une aussière sous le sous-marin afin de le maintenir en surface et on tente d’entrer en contact avec l’équipage mais ces appels restent vains, il n’y a aucun signe de vie à l’intérieur. Soudain le submersible s’enfonce rapidement dans l’eau et disparaît dans les profondeurs. Très vite, les secours s’organisent, remorqueurs et navires d’assistance arrivent sur les lieux. Un scaphandrier descend, et donne des coups sur la coque. Aucune réponse… Il faut désormais se rendre à l’évidence, il n’y a plus aucun survivant à bord.
L’examen des victimes révèlera que l’équipage n’a pas survécu plus de dix minutes à l’engloutissement de son bateau. Toutes les montres étaient arrêtées à 14 h 10.
Le renflouement
Le renflouement du submersible, va être effectué avec du matériel venu de Cherbourg et grâce à la gabare La Girafe qui tentera d’élinguer le sous-marin à l’aide de huit chaînes, mais au bout de huit jours une chaîne seulement a pu être installée. Ce travail pénible est alors confié au garde-côtes cuirassé Bouvines qui, doté d’un matériel adéquat, arrivera non sans mal à bout de ces travaux. Le 5 juin alors qu’on commence à espérer le renflouement du sous-marin, une voie d’eau sur une ferrure renvoie le Pluviôse au fond de l’océan. Une grande partie du travail est à refaire. Ce n’est que le 10 juin que l’épave d’abord soulevée du fond puis tirée par les remorqueurs, Mouflon, Nord et Calaisien, entre finalement au port de Calais après de multiples péripéties. Là, le sous-marin est posé au fond du port en un point où ses superstructures affleurent à marée basse.
Source photos: extrait des sites :
https://lasandalettedeplouha.lebonforum.com/t3171-26-mai-1910-pluviose
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pluviose
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La balainière du paquebot vers le sous marin |
l’épave du sous marin dans le port de calais
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l’épave du sous marin dans le port de calais |
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Les funérailles nationales
Le 22 juin ont lieu les funérailles solennelles de l’équipage en présence du Président de la République, Armand Fallières, d’Aristide Briand, Premier Ministre et de l’Amiral Boué de Lapeyrère, ministre de la Marine. Les cercueils sont réunis dans la salle des Pas-Perdus à l’Hôtel de Ville puis puis chargés sur des affûts de canon pour être conduits en procession jusqu’à l’Eglise Notre Dame. Plusieurs centaines de soldats en armes forment une haie d’honneur entre la Mairie et l’église, au nombre desquels se trouve un jeune officier dont l’Histoire retiendra le nom : Charles de Gaulle. Après une messe de Requiem, la procession repart en direction du port où a été dressée une chapelle ardente à proximité de l’épave du malheureux sous-marin. Après la cérémonie et les discours des autorités, les cercueils de l’équipage sont alors transférés vers la gare d’où ils seront transportés en direction des cimetières respectifs de leur terre natale.
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Source photos: extrait des sites : https://lasandalettedeplouha.lebonforum.com/t3171-26-mai-1910-pluviose; https://fr.wikipedia.org/wiki/Pluviose
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Les funérailles à Plouharnel (texte publié en 1910)
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Sa tombe dans le cimetière de Plouharnel fleuri le 23 juin 2023
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Un monument sera inauguré à Calais le 22 juin 1903 et rénové en juin 2023
La sculpture en bronze représente un ange, plongeant son bras à l’intérieur du Pluviôse qui émerge encore au-dessus des flots, pour y recueillir l’âme des marins restés prisonniers de l’enveloppe mortuaire du sous-marin.
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