Le Mémorial de Sainte-Anne d’Auray

Un grand merci au

colonel  (R) Roland LE NY président de l’Association

« Les Amis du Mémorial de Sainte-Anne d’Auray » 9, route de Vannes – 56400 Sainte-Anne d’Auray

pour nous avoir fait parvenir la présentation ci-dessous

 

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 A l’issue de la Grande Guerre de 14 – 18, qui a vu une hécatombe dans les rangs français de près de 1.000 morts par jour pendant un peu plus de 4 années de guerre, la France a perdu environ 1.400.000 de ses enfants, souvent très jeunes, morts ou disparus.

La Bretagne a été particulièrement touchée et meurtrie – 22% des mobilisés sont morts, contre 16 à 17 % sur le plan national – « 150.000 morts pour la France » et de nombreux blessés qui décéderont plus tard, portant les chiffres entre 220.000 et  240.000 morts durant la Grande Guerre. Les mondes de l’agriculture et de la pêche, principaux secteurs économiques de la région, et du Morbihan en particulier, sont douloureusement touchés, avec 69% des victimes, car ils ont fourni beaucoup de très nombreux fantassins, d’artilleurs et de marins, au sein desquels l’hécatombe fut vaste.

Très tôt, l’évêque de Vannes, Monseigneur Alcime GOURAUD, a exprimé une très grande sensibilité envers les souffrances des victimes militaires comme civiles de cette guerre. Il est tout d’abord  à l’origine d’un événement fort pour la Bretagne : l’inauguration, dès 1916, d’un monument aux morts municipal avec une liste des morts gravée dans la pierre, à MOREAC.

Avec la fin des combats, la vie reprend difficilement. De nombreux corps de victimes ne reviennent pas du front, il est ainsi très difficile de rendre mémoire aux disparus Les blessés trouvent difficilement une place. Les prisonniers sont souvent mal accueillis, dans une Bretagne pauvre dont l’économie est très durement touchée faute de bras.

Dès 1920, face à tant de malheur et de détresse, Monseigneur GOURAUD a pensé qu’il fallait donner aux Bretons la possibilité de se retrouver, de se rencontrer, de faire leur deuil. Il contacte les autres diocèses bretons et les évêques décident qu’un « SANCTUAIRE du SOUVENIR » sera érigé à Sainte Anne d’Auray.

 

 

Pourquoi choisir Sainte-Anne d’Auray pour ériger ce Mémorial ?

Parce que, en 1623, Yves Nicolazic, paysan breton né à Pluneret, a dit y avoir vu Sainte-Anne, mère de la Vierge Marie et médiatrice des trépassés, et a déterré une statue oubliée de la Sainte dans le champ du Bocéno. Ce site est immédiatement devenu un lieu de pèlerinage très fréquenté des Bretons, dont la renommée est allée bien au-delà des frontières de notre région, jusqu’aux portes de Rome. Ensuite et surtout, parce que le 26 juillet 1914, huit jours seulement avant la déclaration de guerre par les Allemands, le Pape PIE X a déclaré « Sainte-Anne Patronne de la Bretagne et des Bretons ».

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La Construction du Mémorial :

Après un concours d’architectes lancé en 1921, les travaux débutent l’année suivante. Il faudra 10 ans pour ériger le bâtiment central.

La 1re pierre est posée le 1er octobre 1922, mais rapidement les maîtres-compagnons qui travaillent sur ce vaste chantier, sont confrontés à des problèmes majeurs d’humidité du Champ du Bocéno.

 

 

 

 

 

 

La partie basse, la Crypte, est bénite 5 ans plus tard :

le 26 juillet 1927.L’inauguration solennelle du mémorial a lieu le dimanche 24 juillet 1932 à l’occasion du pardon de Sainte-Anne, en présence du nonce apostolique de France, entouré de nombreuses personnalités civiles, militaires et religieuses, et d’une foule immense évaluée entre 100 000 et 150 000 personnes,

 

 

 

 

 

 

L’afflux des participants, aux deux tiers masculins, a donc fait de cette journée le plus grand rassemblement breton de l’entre-deux-guerres.  Ce grand rassemblement patriotique a permis, pour la première fois, une appropriation de l’espace mémoriel et du chantier par les pèlerins et par les anciens combattants.

Le monument initial a été souvent modifié, tel les escaliers. Et surtout une coupole de granite avec lanterne et flèche succède au toit initialement prévu.

Le mur d’enceinte, débuté en 1931, a été achevé et béni le 15 avril 1936. Ce mur de clôture, long de 450 mètres, est ponctué : des noms de tous les diocèses, doyennés et paroisses bretonnes avec le nombre de morts par paroisse – de 14 stations d’un chemin de croix – et de 316 plaques paroissiales, en grès blanc, où plus de 8.000 noms de soldats « morts pour la France » y ont été inscrits, avec une participation financière des familles. On y trouve également les noms des régiments bretons et des grandes batailles où ils furent engagés.

Pour les 19 communes de notre comité du Souvenir Français Baie de Quiberon Ria d’Etel, les noms des morts pour la France sont inscrits sous les doyennés de :

Doyenné

Communes

Nombre de Morts

pour la France inscrits

AURAY
CRAC’H
LOCMARIAQUER
SAINT PHILIBERT
34
44
30
BELZ
BELZ
ETEL
ERDEVEN
LOCOAL
MENDON
PLOËMEL
133
100
78
154
83
57
QUIBERON
QUIBERON
SAINT PIERRE QUIBERON
PLOUHARNEL
CARNAC
LA TRINITE SUR MER
HOUAT
HOËDIC
103
54
57
147
57
/
12
LE PALAIS
LE PALAIS
LOCMARIA
SAUZON
BANGOR
110
59
54
44

 

Aujourd’hui encore, « l’Association des Amis du Mémorial » continue d’inscrire de nouveaux noms, à la demande des familles, avec vérifications au Service Historique des Armées et accord de l’ONACVG.

Le mémorial de Sainte-Anne-d’Auray est bâti sur une propriété du diocèse de Vannes. C’est un lieu de mémoire ouvert à tous pour le souvenir de tous les Bretons morts lors de la Première Guerre Mondiale, mais il a aussi été étendu à tous les morts de toutes les guerres (2e guerre mondiale, Indochine, Algérie, etc.) ainsi que les missions OPEX. De nombreuses cérémonies religieuses y sont aussi célébrées.

C’est le seul Mémorial Militaire français implanté sur une propriété d’un évêché.

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Le Bâtiment et la Crypte :

La crypte est constituée d’une rotonde avec les autels des cinq diocèses bretons (Vannes, Quimper, Saint-Brieuc, Rennes et Nantes) avec tables, bas reliefs et diverses sculptures ajoutées au fil des ans.

Une Chapelle avec vitrail, où l’on voit Sainte-Anne rayonnante, encadrée par deux anges qui déposent une auréole sur la tête des deux militaires à genoux, tenant les mains de sa fille : la Vierge Marie, qui décerne à chacun une palme, est dédiée au souvenir des Morts de toutes les Guerres, avec deux tombes symboliques en terre sans corps mais avec deux simples croix de bois portant l’une un casque de poilu et l’autre un béret de marin, ainsi qu’une plaque commémorative.

chapelle en mémoire de tous les morts de toutes les guerres et OPEX

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L’extérieur et l’étage du bâtiment :

De chaque côté de l’entrée de la crypte, les deux grands bas-reliefs situés représentent la VICTOIRE et la PAIX.

A l’étage, une chapelle est encadrée de 8 colonnes supportant la voûte avec un magnifique autel en granit rose de la région de Perros-Guirec. La coupole atteint une hauteur de 45 m, et l’ensemble culmine à 52 mètres de haut (presque l’Arc de Triomphe à Paris). On y accède par deux escaliers semi-circulaires encadrant l’accès à la crypte.

C’est en ce lieu que sont célébrées les célébrations des jours de grande affluence et particulièrement pour les messes du grand pardon de Sainte-Anne d’Auray chaque 25-26 Juillet ou celle du pèlerinage des anciens combattants, qui a lieu alternativement à Lourdes (années paires) et à Sainte-Anne d’Auray (année impaires).

La coupole

Derrière le bâtiment, un Cénotaphe  dédié à tous les Morts de toutes les guerres et missions OPEX :

Au-delà de la première guerre mondiale, le MÉMORIAL de SAINTE-ANNE est peu à peu devenu un lieu de souvenir pour toutes celles et tous ceux qui, sur terre, en mer, et dans les airs sont également « morts pour la France » lors de de toutes les guerres et missions OPEX, dont la guerre de 1870.

Placé derrière le Mémorial en Février 1991, ce cénotaphe (monument funéraire qui ne contient pas de corps), en forme de fer à cheval, comprend : un tombeau avec son gisant, gardé par sept personnages représentant des victimes, civiles et militaires, des différentes guerre dont la seconde guerre mondiale  (un déporté – un résistant – un marin – un fantassin – un aviateur – un maquisard – et un fusillé).

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Le Mémorial hier, aujourd’hui et demain :

Le MÉMORIAL accueille tous les ans le Grand Pardon. Il a été le terrain et le théâtre de cérémonies inoubliables comme lors de la venue du Général de GAULLE en 1947 ou de la visite du pape JEAN-PAUL II en 1996

                                              Le général De Gaulle à la Crypte : 26/07/1947               
                                                                        Le  Pape Jean-Paul II : 20/09/1996                            

le 07 septembre 2016, « en raison de l’intérêt historique de sa construction, de la qualité architecturale de sa réalisation et de toute la portée symbolique qui l’accompagne », le Mémorial et son mur de clôture ont été inscrits au titre des monuments historiques.

Propriété du diocèse de Vannes, l’entretien du site est confié à « l’Association des Amis du Mémorial de Sainte-Anne d’Auray », créée le 12 septembre 1969, et il bénéficie du soutien des collectivités locales et de l’État pour partie de ses travaux, et de particuliers pour le reste. Elle est actuellement présidée et animée par le colonel ® Roland Le Ny, qui, avec son équipe de bénévoles actifs, travaille en liaison étroite avec l’Association Diocésaine de Vannes, propriétaire du Mémorial, et le Recteur du Sanctuaire.  Elle bénéficie toujours du soutien du Souvenir Français, mais également des autres associations patriotiques départementales, pour conserver le souvenir de nos « Morts pour la France » et transmettre le flambeau du souvenir aux jeunes générations.

Chaque année des rassemblements de jeunes et plusieurs manifestations patriotiques y sont organisés pour maintenir la Flamme Républicaine. Dans ce cadre, le Souvenir Français, association nationale fondée en 1887 pour conserver la mémoire des « Morts pour la France » et transmettre le flambeau aux jeunes générations, y organise en juin de chaque année depuis 2016, avec l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, une cérémonie mémorielle pour la clôture du concours scolaire des classes rassemblant plusieurs centaines de jeunes de CM1-CM2 ayant participé au concours scolaire. La cérémonie est présidée par le préfet du Morbihan, entouré d’élus et de personnalités du département, avec la présence de nombreux anciens combattants et de drapeaux.

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