Bruno RIMAUD

Bruno, Marie, Eustache, RIMAUD,

rimaudbrunumplf

né le 31 mai 1924 à DUSSELDORF (en ALLEMAGNE occupée)

En 1932 , il entrait à l’externat où, il devait terminer ses études. Il y fut chef de la 1ère Lyon

En 1944, commençait sa vie militaire. En 46-47 il fut élève à Coëtquidan. En 1947 nous le retrouvons à Saumur à l’Ecole de cavalerie.

En 1948 , il est affecté au 3ème Chasseurs d’Afrique à Tlemcen ; puis à  Ravensburg en Allemagne

En mai 1949, il part sur sa demande en Indochine : affecté d’abord à l’encadrement d’une unité de partisans (qui depuis a voulu prendre son nom, il est enfin muté au groupement de Marche du 6ème SPAHIS Marocains;

Ce 6ème RSM est le plus jeune et dernier de la séquence des marocains, Il est crée le 1er janvier 1944, à vocation de troupe  de souveraineté au Maroc et stationne à MEKNES et TAZA . Tout d’abord entièrement monté  il est par la suite partiellement motorisé avant d’être dissous une   première fois en AOUT 1946

Il renait à FEZ, en avril  1948, sous forme du 6ème groupe de Spahis Marocains qui, six mois plus tard abandonne ses chevaux, adopte une structure de bataillon d’Infanterie et s’embarque  pour l’Extrême-Orient . Ce 6ème G S M opère initialement au TONKIN où son  destin, durant l’année  1949,  est lié à celui de la fameuse R C 4 LANGSON-CAOBANG.

En 1949 Le Sous Lieutenant RIMAUD est Chef du Premier Peloton du 1er Escadron du Groupement de Marches des Spahis Marocains, envoyé au Tonkin où les combats contre le Viet-Minh se montrent de plus en plus intense.

 

Les informations qui suivent sont extraits du rapport du Capitaine ERHLACHER commandant les éléments opérationnels du 6ème G S M P concernant

les combats des 1ers et  2 Octobre 1948  sur la RC4 entre LANGSON et CAOBANG. Ils ont été rapportés   par le Général Bertrand RIMAUD (promotion coetquidan 1955-1957)

EFFECTIFS du 6ème G. S. M.P. (Spahis Marocains à Pied

_    -P.C.+ Echelon Capitaine EHRLECHER Commandant provisoirement le 6ème G.S.P.M. (73)

Médecin-Lieutenant GIUDICELLI

_ 1ér ESCADRON 1er Peloton : Lieutenant BREUIL                                        ( 104 )

4ème Peloton : Sous Lieutenant RIMAUD

2ème Peloton :  Sous Lieutenant LEFEBVRE

3ème Peloton : adjudant MEKKI

_ 2ème ESCADRON : Lieutenant FARINE ; 4 Pelotons                                   ( 129 )

_ 3ème ESCADRON : Capitaine CHALLAN BELVAL : 4 Pelotons                 ( 120 )

_ 4 ème ESCADRON : Capitaine de LA GARDE ; 4 Pelotons                            ( 115 )

 TOTAL                                  ( 541 )

1er Octobre : Le Premier Escadron  qui assurait l’ouverture de la RC4 entre NA TIN et NA  à BO CUNG  à 21 Heures 44 et s’installe pour la nuit sur les pentes Nord du poste

 

Ordres pour la journée du 2 octobre :

    • 3ème Escadron, nettoyer le terrain entre calcaires et le Sung Ky Cong ; après nettoyage s’installer sur les calcaires en protection de la route…
    • 4ème Escadron nettoyer le terrain  entre Calcaires et le Sung Ky Cong -Reconnaitre au passage village de Bang Giong et NaMeng Prendre liaison avec la légion  au nord de N a Meng Après nettoyage  rejoindre la T C Par le sud du massif calcaire…
    • 2ème Escadron ; Nettoyage des crêtes est de la route qui dominent la plaine de Na Liet. S’installer en protection de la route  sur le mouvement de terrain de la côte 371 et patrouiller vers l’est;
    • 1er Escadron : Appuyer la progression du 2ème Escadron. Celui-ci étant installé vous porter sur la position 371 ;  de la progressez vers le nord en nettoyant les crêtes est de la route entre 371  et le poste de Lung Vaï et vous y installer en protection de la route, Patrouiller vers l’Est.

rimaudoperation

Déroulement :

le 4ème Escadron démarrant à 7 heures (de nuit) commence sa progression par la ligne de crête ouest de la route en direction de Bang Giong ;

le 2ème Escadron démarre à 7 heures sous la protection du 1er Escadron installé sur les pentes Nord du poste. Il nettoie la vallée de Nia LET, tout en envoyant  des éléments sur  les crêtes Nord Est de NIA Let. Il aborde le mouvement de terrain de la côte 371 et la nettoie. Le Terrain  est très boisé et que les vues sont très limitées ; à 10h45 il donne par radio la position de chacun de ses pelotons

Le 1er Escadron à 7 Heures 45 se porte en avant et à son tour aborde la côte 371 Nettoyé  le 1er escadron débouche à 10 heures 30 dans la vallée de BAN VA et nettoie la ligne de crêtes boisées située à 300 mètres est de la route entre Ban Va  et le Poste de LUNG VAÏ. Pendant ce nettoyage il envoie des patrouilles sur le massif  calcaire est de cette ligne de crêtes.  A 13 Heures 50,  il rend compte de la position de ses différents pelotons qui occupent la ligne de crêtes 300 mètres est de la route sauf un piton calcaire extrêmement aigu  où l’on ne peut même pas installer de tireur isolé. Dès ce moment il consacre toute son activité à pousser des patrouilles sur BAN VA, NA LUONG et le massif calcaire est de la position

Le 3ème Escadron à 7 Heures 20  flanqué à l’ouest  par le 4ème  Escadron qui progresse  sur les crêtes ouest de la route se porte sur la route à hauteur de Malet et se dirige vers le Nord Ouest en longeant le sud en longeant le sud du massif calcaire

entre 15 heures et 17 heures 55 passage à hauteur du PC  de 7 rames   du convoi,

16 heures 30 le 4ème Escadron est au poste de LUNG VAÏ

5) INDICES DE PRESENCE D’ELEMENTS REBELLES

Dès 13 Heures 50 le 1er escadron lance des patrouilles à l’est de sa position. Les patrouilles fouillent les villages d BAN VAC et NA LUONG, poussent jusqu’au petit col  qui est au Sud du calcaire ainsi qu’au col menant au calcaire de la position  MEKKI5 37ME peloton;

à 15 heures 08, il signale qu’un Spahi a été blessé par un tireur isolé au cours d’une de ces patrouilles

à 16 heures 15 il prècise que le tireur isolé se trouvait posté dans un calcaire Nord Est de sa position et ajoute qu’il a tiré sur 3 ou 4 Viet-Minh qui montaient de NA LUONG sur 371.

rimaudoperation

6) Situation  à 18 Heures (voir calque)

7) ATTAQUE

  à 18 heures précises un clairon en Képi blanc se dresse au sommet du Chainon calcaire Ouest de l’escadron CHELLZN BEVAL 3ème escadro et fait entendre  une sonnerie. Immédiatement des armes automatiques  postées dans le calcaire prennent à partie les véhicules de la 7ème Rame et en particulier le « BOFORS » tandis que les crêtes occupées par le 3ème Escadron ainsi que la crête 371 subissent un feu  très dense. Cependant d’autres armes automatiques  situées dans le calcaire Est de la position  du 1er Escadron prenaient à partie cet Escadron et la côte 371. Ce feu violent dura jusqu’ à 18 Heures 07. Puis il se fit une accalmie qui dura jusqu’à 18 Heures 13. A 18 Heures 13 le feu reprit sur une nouvelle sonnerie de clairon avec une intensité accrue de nouvelles armes se dévoilant

Dans les différents secteurs l’attaque revêt l’aspect suivant:

1er escadron rend compte à 18 Heures15 que les crêtes 433-910 à 433-920 et 440-910 à 440-916 qui le dominent sont tenues par les VIET MINH. Trois attaques successives axe col du Calcaire est vers peloton LEFEBVRE  sont repoussées. Des éléments venant de l’est par la coulée sud du calcaire Est  de la position du 1er Escadron attaquant le peloton LEFEBVRE par le SUD Lisière de BAN VAC.  Ces éléments très nombreux débordent le Peloton qui n’a pas le temps de décrocher vers le nord. Le chef de peloton et le sous-officier adjoint de ce peloton étaient déjà tués à ce moment là. Le Lieutenant BREUIL  à 18 heures45 replie par échelon ses éléments vers le poste de LUNG VAÏ. Au cours de ce décrochage le sous Lieutenant RIMAUD blessé aux jambes ordonne, en raison de la proximité des éléments Viet-Minh aux deux hommesqui le portaient de l’abandonner sur le terrain.

L’adjudant MEKKI chef du peloton situé au nord du dispositif du 1er Escadron avait été tué dès le début de l’affaire d’une balle au front.

A 19 heures 45, l’Escadron arrive au poste de LUNG VAÏ où il se regroupe.

2 ème escadron attaque idntique, situation critique A 19 heures 45 l’l’Escadron reçoit l’ordre de se replier sur BO CUNG.

3 ème Escadron attaque identique

P.C. pris à partie avec violence entre NA LIET et BO CUNG se replie sur  NA  CHAM.

 

REGROUPEMENT

_ 1er temps : le 1er escadron rentre au poste de LUNG  VAÏ le 2 octobre à 19 Heures 45. Le 3 octobre il effectue desdes patrouilles au sud et au sud est de UNG VAÏIL pour récupérer les morts Le sous lieutenant RIMAUD avait été porté disparu

_ 2ème et 3 ème Temps : Opérations de dégagement et regroupement du 6ème G SMP à NAM CHAM à l’exception du 4ème Escadron

PERTES

P C   3 Morts ; pas de disparu; 3 bléssés

1ér Escadron :4 Morts ( 3 chefs de Peloton ont été tués) 5 disparus;  5 bléssés.

2ème Escadron : 6 Morts, pas de disparu, 8 bléssés

3ème  Escadron :  5 morts , 16  disparus, 18 Bléssés.

Total des pertes du 6 G S M P    18 Morts, 21 disparus, 34 bléssés

De nombreux portés disparus étaient en  fait « tués

 

10 Pertes VIET MINH

L’effectif Viet engagé est difficile  à déterminer, mais d’après les armes automatiques en position fixe et les vagues successives c de 50 à 60 Hommes qui montaient à l’assaut au commandement, on peut faire une approximation de quatre bataillons;

Les pertes Viets en tués ont été très fortes . Deux renseignements nous les fixes àl’un à 130, l’autre à 127..

Pas de renseignements sur les bléssés sinon qu’ils sont très nombreux;

CONCLUSION

Ce que l’on peut noter et retenir :

  1. Le terrain où se déroulait l’opération est un terrain extrêmement difficile : pitons escarpés et végétation très dense: conséquences Très grande fatigue des combattants et très grande difficulté pour observer et tirer.

  2. La violence de l’attaque : -démarrage au clairon ( (habillé en légionnaire); 2 fois 7 minutes de feux ; vagues d’assaut successives; 4 Bons viets engagés

  3. La résistance énergique mais impossible : trois attaques successives ont été repoussées par l’esca dron

  4. ( Il s’agit là d’une attaque classique de cette guerre au cours de laquelle des unités françaises ont souvent été submergées par les vagues d’assaut successives Viets, agissant dans leur terrain.

  5. Il faut signaler la très belle mort du Sous Lieutenant RIMAUD qui très grièvement bléssé aux   jambes

  6. – ne veut pas mettre en danger la vie de ses hommes   ordonne d’être laissé sur le terrain sachant qu’il perdrait ainsi toute chanse de survie

  7. UN TRES BEL EXEMPLE DE SACRIFICE TOTALEMENT ACCEPTE        

 

Bruno RIMAUD a été décoré à titre posthume de la croix de Chevalier de la Légion d’honneur. Voici le texte de sa citation:

«  Chef de peloton dynamique qui a su s’imposer à ses hommes.  A fait de son Peloton, un excellent de combat, qui s’est fait remarquer à plusieurs reprises au cours des différents engagements de l’escadron.

« Le 2 octobre 1949, au cours de l’attaque de Lung-Vaï  (Tonkin) grâce au tir précis de ses pièces, a imposé silence à des armes automatiques rebelles et infligé des pertes sévères aux vagues d’assaut. »

« Grièvement  blessé au moment du repli de son escadron, serré de près par les rebelles, a donné l’ordre aux spahis qui le transportaient de l’ababdonner afin de leur éviter d’être faits prisonniers. Donnant ainsi un magnifique exemple d’abnégation, a fait délibérément le sacrifice de sa vie et a trouvé une mort glorieuse suivant les plus belles traditions de son arme »

au deuxième semestre 1995 son nom a été donné à une promotion d’Elèves officiers de réserve

promorimaud