07 Août 2020: cérémonie commémorative des 150 ans de la guerre de 1870 à Saint Anne d’Auray.

Ce jeudi 07 août, première d »u processus mémoriel dans le cadre du 150e anniversaire de la guerre de 1870 et des des combats de Bazeilles, une cérémonie était organisée au Mémorial de la Grande Guerre de Sainte-Anne d’Auray, par les Troupes de Marines, la direction départementale des anciens combattants avec le soutien du souvenir français et de l’association des amis du mémorial.

Madame Geneviève DARRIEUSSECQ, Ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens Combattants empêchée pour cause de météo particulièrement défavorable, la cérémonie a été présidée par monsieur le secrétaire général de la préfecture monsieur Guillaume QUENET, en présence de nombreux élus nationaux, départementaux ou locaux, de madame GESLIN directrice départementale de l’office nationale des anciens combattants ONAC, accompagnée de nombreux jeunes du service national universel (SNU). Après la cérémonie au mémorial, les autorités se sont rendus à la nécropole nationale devant l’ossuaire des combattants de 1870.

Le dispositif militaire était constitué par la musique des transmissions de la  région terre nord-ouest et  du 3e RIMA avec le  colonel Eric TALLEAU commandant le régiment, le drapeau et sa garde et une compagnie d’honneur. 80 drapeaux représentaient les associations dont Jo LE ROL notre porte drapeau.

En bas de page:

L’allocution de madame la ministre prononcé par le secrétaire général de la préfecture

Le récit des combats de Bazeilles

La cérémonie au mémorial

Vue d’ensemble

le mémorial et les drapeaux

les autorités

monsieur Roland Gastine maire de Saint Anne d’Auray, autorité accueillante

remise de gerbes

le dispositif militaire

la musique des transmissions

le commandant des troupes du 3e RIMA

la compagnie d’honneur

les honneurs au drapeau

Les volontaires du SNU

les porte- drapeaux

avec les gerbes prêts à accompagner les autorités

à la nécropole nationale

La cérémonie à la nécropole nationale

Le dépôt de gerbe devant l’ossuaire de 1870

les autorités

les drapeaux

le salut aux porte-drapeaux par les autorités

L’allocution de madame la ministre,

prononcé par Monsieur QUENET secrétaire général de la préfecture

Monsieur le Maire, Mesdames, messieurs les élus,Monsieur le chef de corps du 3e RIMA et délégué militaire départemental, mon colonel,Mesdames, messieurs,

Sainte -Anne d’Auray est l’unique nécropole nationale de Bretagne, ce qui en fait un lieu tout à fait spécifique. Guerre Franco-prussienne, Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale, Guerre d’Indochine: Sainte-Anne d’Auray est un creuset de la mémoire combattante, un lieu de reconnaissance pour ceux qui ont donné leur vie pour la France. Ici reposent des milliers d’hommes qui ont aidé notre pays à se défendre, à se construire et à être ce qu’il est aujourd’hui. Notre présence est le signal d’une reconnaissance qui ne faiblit pas.Un fil y est tendu entre les différentes générations du feu. Il est, de 1870 à 1945 , celui du contentieux et de l’affrontement franco-allemand. C’est ce même fil qui court de Sainte-Anne -D’Auray à Douaumont, de Notre-Dame -de -Lorette à Chasselay en passant par Chambières près de Metz. Sainte -Anne d’Auray a cette singularité de posséder un monument-ossuaire lié à la guerre de 1870. Celui-ci est révélateur de la dureté et de la réalité des combats.

C’est donc ici que j’ai souhaité lance r un cycle de commémorations pour le 150ème anniversaire de la guerre de 1870-1871. Je me rendrai dans quelques jours dans l’Est de la France pour commémorer les épisodes marquants de Gravelotte et de Bazeilles, pour rappeler le souvenir de cette guerre trop souvent oubliée, trop souvent passée sous silence. C’est avec plaisir que j’ai écouté les présentations et lectures qui viennent d’être faites. Elles sont éloquentes. Bazeilles est un haut-lieu de l’histoire des troupes de marine, un symbole de leur dévouement et de leur résolution combattante. Les Marsouins y ont fait preuve d’une ténacité et d’une bravoure qui, 150 ans après, demeurent exemplaires. Ces qualités sont inséparables des Régiment d’Infanterie de Marine et cet héritage se prolonge jusqu’à nos jours. Je veux saluer les femmes et les hommes qui ont choisi la carrière des armes et vous me permettrez de saluer plus particulièrement le Régiment d’Infanterie de Marine de Vannes. Tous, ils sont les fidèles héritiers des héros de 1870. Mais, rappeler 1870 ne peut se limiter à l’évocation de l’héroïsme de nos soldats. Nous devons également avoir à l’esprit que ce conflit est une césure dans notre époque contemporaine,une page d’histoire majeure pour la France et pour l’Europe. Il y eut un avant et un après. Parce qu’elle précipite l’unité allemande et achève l’unité italienne, parce qu’elle affaiblit la France avec la perte de l’Alsace et de la Moselle, parce qu’elle instille les germes de la Revanche, parce qu’elle est une des premières guerres modernes au bilan particulièrement lourd, la guerre de 1870 est une matrice du XXe siècle.

Nous en sommes aussi les lointains héritiers car ce premier conflit franco-allemand est à l’origine de la construction des fondamentaux de la République tels que nous les connaissons. Et notamment autour de deux piliers qui sont toujours au cœur de notre cohésion sociale et de notre unité nationale: l’armée et l’école. Nous devons nous souvenir que 1870 inaugure 75 années de conflits avec nos voisins allemands, suivies par 75 ans de paix en Europe occidentale. Ainsi, je veux que ces commémorations soient placées sous les auspices de l’amitié franco-allemande et la paix européenne. Je souhaite également que ce 150e anniversaire soit l’occasion d’une meilleure connaissance de cet évènement.A l’image de Sainte-Anne d’Auray, avec le temps, les nécropoles sont aujourd’hui des lieux d’éducation et de transmission mémorielle. Notamment à destination des jeunes générations. Cela est particulièrement sensible aujourd’hui. Chaque cérémonie qui s’y déroule sont autant d’appels à la paix et à l’unité européenne.  Pour comprendre notre société et notre République, il est indispensable de connaître le passé et nos racines communes. Il est indispensable de savoir ce qui nous lie, ce qui nous fait croire en un projet collectif. Et finalement, ici même, nous comprenons pourquoi la liberté, la fraternité et la tolérance sont tellement précieuses.

Je me réjouis de la participation de jeunes à cette journée particulière, et notamment des jeunes du Service National Universel. Je les remercie de leur engagement. Il s’agit d’un acte de citoyenneté mais aussi d’un véritable engagement républicain. C’est le sens de ce beau projet qu’est le Service National Universel. Ce grand dessein républicain pour la France du XXIe siècle doit être un creuset pour le partage des valeurs de la République. C’est un temps d’ ouverture, d’imprégnation, de partage, de solidarité. Les volontaires que je vois devant moi en sont la meilleure illustration. Cette année, la préfiguration du Service National Universel a été – évidemment – perturbée par la crise sanitaire. La première phase dit «phase de cohésion» n’a pu se dérouler. Aussi, je veux féliciter les lycéens qui ont participer à la deuxième phase dite de «Missions d’Intérêt Général», au sein de l’ONAC-VG du Morbihan. Enaïs, Eloïse Léane, Awena, Julien, présents aujourd’hui, ont ainsi appris à devenir porte-drapeaux, une tâche hautement symbolique, une fonction précieuse, une responsabilité éminente. Ils sont prêts à œuvrer avec leurs ainés et à les suppléer. Merci et bravo à eux! Notre société a besoin d’une jeunesse qui s’engage pour l’intérêt général, qui adhère aux valeurs républicaines, d’une jeunesse attachée à la République. Nous avons besoin d’une jeunesseq ui, tout en portant la mémoire de ses ancêtres, soit remplie d’optimisme et d’espérance pour l’avenir.

Depuis 2017, je parcours nos territoires, j’évoque de nombreux conflits, j’ai présidé des commémorations dans de nombreux départements. Chers jeunes, je peux vous affirmer une chose simple : la construction européenne, c’est la paix! L’amitié franco-allemande, c’est la paix! Cette Europe c’est la vôtre, c’est votre futur, c’est un des enjeux de votre génération. Je sais que pour notre jeunesse, l’Europe est un horizon naturel. Je terminerai en citant les mots du grand Victor Hugo, de retour d’exil en septembre 1870, au cœur de la tourmente et constatant le drame de la guerre franco-prussienne: «une guerre entre Européens est une guerre civile». Mesdames, messieurs, chers volontaires du SNU, méditons ce message.

Vive la République!  Vive la France

Récit des combats de Bazeilles

En 1870, la France est en guerre. Pour la première fois de leur histoire, marsouins et bigors sont groupés dans une même division, la Division de marine. Surnommée la division bleue, elle est commandée par le général de Vassoigne. Le 31 août, la Division de marine reçoit l’ordre de reprendre le village de Bazeilles, dont l’ennemi vient de s’emparer. La 2e brigade du général Martin des Pallières, formée des 2e et 3e régiments d’infanterie de marine et de trois batteries du 1er régiment d’artillerie de marine, lance son attaque et mène un combat acharné dans le village soutenu par la 1re brigade, commandée par le général Reboul et composée des 1er et 4e régiments d’infanterie de marine. À la tombée de la nuit, Bazeilles est entièrement repris.

Dès l’aube du 1er septembre, le 4e corps d’armée bavarois contre-attaque, appuyé par une puissante artillerie. Commence alors une lutte farouche, maison par maison, rue par rue. Se battant à un contre dix, les marsouins vont à deux reprises chasser l’ennemi du village. Vers 16 h, les défenseurs sont submergés par le flot ennemi. Quelques officiers et une trentaine de soldats, dont la plupart sont blessés, se retranchent alors dans une auberge, la maison Bourgerie. Après quatre heures et à bout de munitions, les hommes sont contraints de cesser le combat.

Les pertes sont lourdes. Avec environ 9 000 hommes, la « division bleue » perd 2 655 soldats, tués, blessés ou disparus. 150 ans plus tard, les Troupes de marine commémorent toujours ces combats de Bazeilles en mettant à l’honneur ses anciens, acteurs de nombreuses autres batailles menées depuis pour la France. La cérémonie de Bazeilles continue de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui ont défendu et qui défendent toujours la France au sein des Troupes de marine depuis bientôt 400 ans.

« Et au nom de Dieu, vive la coloniale ! »

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